Endettement des Etats africains PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Sidwaya   
Mercredi, 18 Avril 2018 22:32

Le Groupe de la Banque mondiale a présenté par visioconférence depuis Washington, la 17e édition de sa publication semestrielle « Africa’s Pulse » qui analyse les tendances économiques du continent, le mercredi 18 avril 2018. Suivi par des journalistes d’une dizaine de pays, ce point de presse révèle que 18 pays africains sont classés dans la catégorie des pays à haut risque de détresse de leur dette.

En 2018, la croissance a rebondi en Afrique subsaharienne, mais pas assez rapidement. C’est en résumé le contenu du rapport semestriel sur le pool économique de l’Afrique, fait par la Banque mondiale et présenté à la presse lors d’une visioconférence, le mercredi 18 avril 2018, depuis Washington. Pour l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, Albert Zeufack, trois messages sont à retenir de cette 17e édition de « Africa’s Pulse » sur les projections macroéconomiques de l’Afrique. Le premier, a-t-il dit, est que la croissance de l’Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,1% en 2018 et 3,6% en moyenne sur la période 2019-2020. « Pour la 1ère fois depuis 2016, la croissance de produit brut par tête de l’Afrique est positive. Mais le taux de 3,1% reste insuffisant parce que, d’une part, il est légèrement supérieur au taux de croissance de la population qui est de 2,7% et, de l’autre, il reste très loin du niveau de croissance que l’Afrique a connu avant l’effondrement du cours des matières premières à partir de 2014», s’est-il justifié. Selon son entendement, les pays africains doivent donc accélérer les réformes macroéconomiques et surtout budgétaires, mais aussi approfondir les réformes structurelles, s’ils veulent amener la croissance à son niveau d’avant la crise. A titre d’exemple, le rapport recommande ainsi aux pays de l’Afrique centrale (CEMAC) d’effectuer des efforts sur leur ajustement fiscal.

 

Le deuxième message, à entendre M. Zeufack, est celui de l’attention particulière que ces pays devront consacrer au taux de croissance de la dette, mais aussi sa structure et sa soutenabilité. Contrairement aux années 2000 où la dette était essentiellement concessionnelle, a expliqué le conférencier, sa structure a changé en Afrique parce que désormais, les pays se tournent vers les marchés pour émettre des bonds et empruntent auprès d’acteurs privés. Cela est d’autant plus inquiétant, a fait remarquer M. Zeufack, qu’avec des maturités courtes pour les euros, bonds et emprunts, le financement des infrastructures qui ont une maturité plus longue pose un déséquilibre entre les maturités lorsqu’on émet à court terme pour financer des investissements de long terme.  « Le taux de croissance de la dette, depuis trois ans a été assez remarquable. Nombre de pays en Afrique ont doublé leur dette en moins de cinq ans … Cette année, 18 pays en Afrique sont désormais classés dans la catégorie des pays à haut risque de détresse de leur dette, contre huit pays en 2013 », a-t-il soutenu.

Le troisième message qui ressort de cette édition, a signifié l’économiste, c’est que l’innovation sera la clé du futur, en termes d’accès universel à l’électricité dans les pays de l’Afrique subsaharienne. Pour lui, ces pays doivent combiner un ensemble de solution qui inclut, l’hydroélectricité, l’énergie solaire et l’hybride en se servant de la technologie et de l’innovation dans le domaine du solaire surtout. Pour étayer ses propos, Albert  Zeufack a rappelé qu’en 2016, seulement 42% des ménages avaient accès à l’électricité en Afrique, contre moins de 10% des ménages dans les pays les plus fragiles et 2/3 des entreprises n’avaient  pas accès à l’électricité de qualité fiable, ce qui constitue un frein à la croissance du continent.



Jean-Marie TOE

Sidwaya

Mise à jour le Mercredi, 18 Avril 2018 22:36
 

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