Développement rural : La Banque agricole, bientôt une réalité PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Sidwaya   
Vendredi, 23 Mars 2018 09:42

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a présidé une réunion d’information sur la création de la Banque agricole du Faso (BADF), le jeudi 22 mars 2018, à Ouagadougou. Le Burkina Faso s’active à porter sur les fonts baptismaux une banque dédiée à son monde rural, nommée Banque agricole du Faso (BADF). Pour informer les bénéficiaires et l’ensemble des acteurs de la mise en place de cette institution bancaire, des échanges présidés par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, ont eu lieu, le jeudi 22 mars 2018 à Ouagadougou.

A l’ouverture de la séance d’information, le chef du gouvernement, accompagné des responsables des ministères en charge de l’économie et de l’agriculture, a rappelé que la BADF est une promesse faite aux producteurs ruraux par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Il a indiqué que le Burkina Faso a reçu l’agrément de la commission bancaire de l’UEMOA pour la création d’une banque agricole. Le gouvernement, a soutenu le Premier ministre, est parti du constat que le secteur rural (agriculture et élevage) occupe près de 80% de la population. Or, ce n’est que 15% de cette couche qui bénéficie de crédits bancaires. « Cette banque est la vôtre. Il faut que vous en preniez bien soin », a indiqué le Premier ministre.  D’autres raisons ont été avancées par Paul Kaba Thiéba, notamment le fait qu’actuellement, le Burkina Faso se retrouve sans aucune banque consacrée au financement de l’agriculture. « Au regard de tous ces constats, la mise en place de la BADF se justifie amplement. Elle pourra contribuer à relever les nombreux défis pour corriger les faiblesses structurelles de ce secteur si stratégique », a-t-il déclaré. A entendre le Premier ministre, le monde agricole était devenu orphelin depuis la disparition de la caisse nationale de crédit agricole. Alors, la BADF de son point de vue vient combler ce vide et matérialiser du coup la responsabilité de l’Etat à s’engager là où les banques universelles (commerciales) refusent de prendre des risques. Selon Paul Kaba Thiéba, la BADF a un capital social ‘’salutaire’’ de 14 milliards 277 millions de FCFA contre 10 milliards de F CFA minimum exigés par la règlementation bancaire de l’UEMOA. Avec cette somme en place, la banque aidée de son actionnariat composé de 13 organisations rurales, trois sociétés d’Etat, huit sociétés privées et 70 personnes physiques, pourra remplir sa mission.

 


Pour une agriculture mécanique et scientifique

Il va s’agir pour la BADF, a dit M. Thiéba, entre autres, de promouvoir l’entrepreneuriat agricole en tenant compte du genre et de mobiliser l’épargne populaire en milieu rural, le sécuriser et le recycler. Foi du chef du gouvernement, la BADF a également la charge de contribuer au développement des activités de la chaine agricole (depuis la production jusqu’à la commercialisation), à la mécanisation de l’agriculture avec l’utilisation intensive des intrants de qualité et des techniques modernes. La BADF, a-t-il ajouté, va accorder des prêts à long terme pour la création de chaînes de valeurs en vue d’aboutir à une industrialisation agricole. Après sa déclaration, Paul Kaba Thiéba a, pendant près d’une heure, échangé avec les acteurs du monde rural sur le projet de création de la BADF. Tour à tour, les représentants des différentes parties ont salué cette initiative avant de donner leurs points de vue. Pour le président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Bassiaka Dao, l’idée de création d‘une banque agricole remonte à 1993 et véritablement prise en compte lors de la dernière Journée nationale du paysan (JNP) par le chef de l’Etat. « Nous entendons révolutionner l’agriculture en augmentant la productivité et en dynamisant les coopératives avec la BADF», a-t-il laissé entendre. Il a salué la promesse tenue par le Président du Faso et pris l’engagement au nom de ses collègues, de faire en sorte que les prêts qui seront accordés soient remboursés dans de bonnes conditions. Pour le représentant de la communauté des assureurs, Simon Pierre Gouem, c’est un impératif de les associer. Et le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, de le rassurer qu’un travail est en train d’être fait pour avoir des assurances agricoles dans le dessein de couvrir les risques. Ce fut également l’occasion pour des représentants de la Banque africaine de développement (BAD), Benjamin Balima et du Larlé Naaba Tigré, Régina Tiendrebeogo, de traduire leur accompagnement à la nouvelle banque. Toutefois, ces échanges ont permis à  la commission bancaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et  à la coopération taiwanaise de signifier respectivement au Premier ministre qu’il faut bannir l’intervention du politique dans les opérations de la BADF et de mettre l’accent sur des ressources humaines bien formées pour accompagner le secteur rural. A cet effet, Paul Kaba Thiéba a rassuré qu’il n’y aura aucune immixtion du politique. Quant à la deuxième préoccupation, le ministre en charge de l’agriculture a expliqué que près de 26 milliards de FCFA sont consacrés à la formation en entreprenariat et un projet de loi sur le code des investissements agricoles a été élaboré pour diminuer principalement les taxes sur ces investissements.

Le Premier ministre a, par ailleurs, invité les autres établissements bancaires à ne pas considérer la BADF comme une concurrente mais une ‘’alliée’’. Avec l’agrément de la BADF, le paysage bancaire burkinabè passe à 15 banques.


Boukary BONKOUNGOU

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Sidwaya

Mise à jour le Vendredi, 23 Mars 2018 09:49
 

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