Election présidentielle en Guinée: Alpha Condé l'emporte au 1er tour PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Sidwaya   
Lundi, 19 Octobre 2015 06:31

Le président guinéen sortant, Alpha Condé, a obtenu la majorité absolue au premier tour de la présidentielle tenue le 11 octobre 2015. Une réélection contestée d'avance par l'opposition qui crie à la fraude et annonce son intention de manifester le moment venu. Dans la soirée du samedi 17 octobre 2015 la Commission électorale nationale indépendante (CENI) guinéenne a proclamé Alpha Condé vainqueur de l’élection présidentielle dès le premier tour avec 57,85% des suffrages exprimés, soit 2 285 827 voix.

Le chef de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, a obtenu 31,44% des suffrages (1 242 362 voix), selon le président de la CENI, Bakary Fofana, qui s’est s'exprimé au siège de l'Assemblée nationale devant des ministres, diplomates, observateurs électoraux et journalistes. Le taux global de participation à cette élection s'est élevé, selon lui, à 68,38%. Mais dénonçant une fois de plus une « mascarade », Cellou Dalein Diallo ne compte pas saisir la Cour constitutionnelle, institution dont il conteste l'indépendance mais à laquelle il revient de proclamer les résultats définitifs de ce scrutin. Il a toutefois précisé qu'il appellerait, « le moment venu, les autres candidats et tous les citoyens qui sont les vraies victimes de ce hold-up électoral à organiser, conformément à la loi, des manifestations pacifiques ». « En attendant, je demande à tous les Guinéens de faire preuve de retenue et d'éviter toute forme de violences », a-t-il déclaré. En outre, l'opposition a incriminé la participation record enregistrée dans les bastions électoraux de M. Condé, favorisée selon elle par des décisions de la CENI assouplissant les règles de vote en plein scrutin, ainsi que des inégalités géographiques dans la distribution des cartes d'électeur.

 

Les Guinéens ont voté dans le calme le 11 octobre, mais sous tension. Lors de la campagne électorale, Alpha Condé visant une réélection au premier tour avait comme slogan "un coup KO". Mais selon ses adversaires cela était irréalisable sans fraude, cinq ans après sa victoire sur le fil au second tour sur Cellou Dalein Diallo. Le président Condé tablait pourtant sur son bilan quinquennal pour l’emporter: réforme de l'armée et de la justice, achèvement du barrage hydroélectrique de Kaléta, transparence dans l'attribution des contrats d’exploitation des précieuses ressources du pays (bauxite, minerai de fer...) aux sociétés minières. Ses détracteurs l'accusent cependant de mauvaise gestion (lui reprochant notamment son échec face à l'épidémie à VIRUS Ebola depuis décembre 2013), d'autoritarisme et d'attiser les tensions ethniques.

La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l'homme ont exhorté les candidats à régler leurs litiges en justice et non dans la rue. Mais selon Vincent Foucher, spécialiste de la Guinée à l'International crisis group (ICG) cette voie est peu prometteuse pour l'opposition d'autant que les recours judiciaires en matière électorale n'ont jamais abouti.  « L'opposition peut manifester, mais c'est prendre le risque de susciter des violences. Les acteurs internationaux, qui veulent la stabilité par-dessus tout, ont laissé entendre qu'ils tiendraient l'opposition pour responsable de dérapages éventuels», a-t-il souligné. Le porte-parole du candidat de Alpha Condé, Albert Damantang Camara a, de son côté, déploré l'appel de M. Diallo à manifester. «En Guinée, il n'y a jamais eu de manifestation pacifique. Donc, continuer à demander aux gens de descendre dans la rue, c'est prendre le risque de faire sombrer le pays dans une situation d’instabilité, de chaos et de violences », a-t-il déclaré.

Alpha Condé est né le 4 mars 1938 à Boké en Basse-Guinée. En 1970, il est victime du régime du président Sékou Touré, qui le condamne à mort par contumance. Ce qui le contraint, comme bon nombre de ses compatriotes intellectuels, à rester hors de son pays. De retour à Conakry le 17 mai 1991, le chef du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) est emprisonné pendant plusieurs mois par le président Lansana Conté. Le 7 novembre 2010, il est élu président de la République de Guinée et prend ses fonctions le 21 décembre. Ancien opposant, Alpha Condé est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d'Afrique de l'Ouest, dirigée jusqu'alors par des pouvoirs autoritaires.

 

Daniel ZONGO

Sidwaya

Mise à jour le Lundi, 19 Octobre 2015 06:38
 

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