La paix et la quiétude des Burkinabè furent à nouveau menacé en septembre dernier. A la suite de ce constat, la Coordination pour une transition réussite (CNTR) nous a fait parvenir sa déclaration sur la situation nationale du Burkina Faso. «Notre pays a connu des mouvements difficiles ces dernières semaines. La nation a frôlé le pire du fait d’exacerbation des positions politiques de ses filles et fils. Rendons hommage aux martyrs ! Le 16 septembre dernier, ce qui avait été convenu d’appeler la crise Zida # RSP a pris une tournure dramatique, une prise en otage du Président de la Transition et certains membres du gouvernement, qui s’est transformée le lendemain 17 septembre en un coup d’Etat militaire, porté par un éphémère Comité National pour la Démocratie.
Si aujourd’hui, ce sombre épisode de notre vie politique nationale tire vers la fin, les antagonismes et les démarcations verbales, eux, persistent. Ce contexte postputsch est une occasion de refondation ou de nouveau départ. Il s’agit dès lors pour les autorités rétablies de travailler à raffermir les liens de solidarité et de fraternité. En effet, à côté des
difficultés liées au manque d’expérience de certains responsables de la transition, le véritable péché de celle-ci est la difficulté de faire une réconciliation nationale après le départ du président Compaoré.
Entre radicalisme, esprit de revanche ou simplement impertinence tactique, les autorités de la transition n’ont pu relever le défi de permettre aux Burkinabè de se regarder comme des frères. C’est pourquoi, nous invitons les autorités à prendre toutes les mesures utiles pour ouvrir, et de façon inclusive, le dialogue tant au niveau politique qu’au niveau social. Ce dialogue pour apurer le passif de ressentiment pour les uns et de droits acquis non effectifs pour d’autres.
Au niveau de la justice, le gouvernement de la transition doit jeter les sillons pour que toute la lumière soit faite et de façon non complaisante par rapport aux victimes de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué ayant vu la mort de nombreux jeunes. C’est pourquoi, cette période de neutralité politique doit être une occasion historique pour solder les passifs au niveau de la justice afin d’empêcher toute tentative de blocage par d’éventuels nouveaux dirigeants pour quelque raison que ce soit.
Au niveau sécuritaire, les Forces de défense et de sécurité, après avoir bénéficié à peu de frais des hommages des Burkinabè pour ce que certains appellent leur engagement pour défendre la patrie, doivent maintenant aller au charbon pour permettre aux populations de vaquer à leurs préoccupations avec sérénité.
Aux Organisations de la société civile de toutes les tendances, l’heure ne doit pas être à l’autocongratulation ou à la victimisation. Tous sont Burkinabè et tous, avec humilité, devraient pouvoir mettre un terme aux déclarations et aux écarts de langage inutilement extrémistes pour finir la transition et ne pas dire qu’on aurait fait un an de transition pour ne rien avoir à capitaliser au triple plan de la justice, de la démocratie et du social.
Voici pour nous ce qu’il faut rapidement faire pour aller vers la réussite des élections prévues pour le 29 novembre 2015 dont, nous espérons qu’elles vont traduire véritablement les aspirations profondes du peuple burkinabè. A notre avis, c’est la seule voie pour permettre à notre chancelante démocratie de retrouver ses marques !»
Ouagadougou le 14 octobre 2015
Le Coordonnateur national
L'Observateur paalga
Pascal Zaïda |