Le camp militaire de Kamboisin a reçu un nouveau nom de baptème le jeudi 29 octobre 2015. Autrefois appelé camp Bangré, il est dorénavent nommé camp Général-Bila-Zagré. «Le camp portera désormais le nom de Général-Bila-Zagré.» L’expression prononcée par le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, est celle qui a baptisé le camp de Kamboisin. Le camp s’appelait camp Bangré, en référence au savoir dispensé par les deux écoles qui s’y trouvent : l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) et le Prytanée militaire du Kadiogo (PMK).
A l’occasion de la célébration du 55ème aniversaire des Forces armée nationales (FAN), le camp est rebaptisé camp Général-Bila-Zagré en hommage à cet homme de 90 ans, un pionnier et bâtisseur des fondements de l’armée et de la nation burkinabè : le Général de division Bila Jean Gérard Zagré. La cérémonie de baptème s’est tenue, le jeudi 29 octobre 2015 à Kamboisin, sous la présidence du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, avec à ses côtés le Général himself. Aussi, une foule s’est mobilisée pour rendre hommage à ce « trésor vivant ». « Nous sommes fiers de le faire pendant qu’il est à nos côtés pour magnifier ce grand homme qu’il a été pour notre pays .Il a aimé et servi de toutes ses forces notre armée et notre pays », a déclaré le Premier ministre. La famille Zagré n’a pas caché sa joie à l’issue de la cérémonie : « Quel honneur ! Quelle reconnaissance ! », s’est exclamée la fille aînée de l’ancien Lieutenant de l’armée française, Mme Bélem née Zagré Amélie Joceline Gisèle. « La famille n’a pas de mots pour vous remercier, même si elle en a pour le dire », a-t-elle ajouté en référence à un adage moaga. Madame Bélem s’est également fait le porte-parole de son géniteur affaibli par l’âge, mais qui tient toujours débout, pour traduir ses sentiments : « la joie du Général, qui reçoit cette belle reconnaissance de son vivant, je vous l’assure, est à son comble », a-t-elle ajouté.
Aux dires du chef du gouvernement, l’homme dont le camp porte le nom, a incarné les valeurs d’intégrité et de dignité et « baptiser cette caserne en son nom, c’est donner des repères à nos enfants, à la génération future, pour qu’elle puisse s’inspirer de ce qu’il a tracé comme chemin afin que plus jamais notr armée ne se mette en marge de la société ». Pour les militaires c’est « une personnalité qui, par ses grandes œuvres en tant que pionnier et bâtisseur, a énormément contribué à bâtir les fondements de notre armée et à servir notre nation avec un sens exceptionnel de dévouement, de générosité et d’humilité », a signifié le Chef d’Etat-major général adjoint des armées, le colonel Théodore Naba Palé. Pour marquer l’évènement à jamais, le père de l’actuel ministre de la Sécurité, Alain Jean Claude Zagré, a planté un arbre dans le camp qui porte désormais son nom.
Dominique DIAPPA
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Qui est le général Bila Jean Gérard Zagré?
Né en 1925, Zagré Bila Jean Gérard est incorporé dans l’armée française en 1943. Il va y gravir tous les grades inférieurs jusqu’en 1956 où il est promu adjudant. Commence alors pour lui une carrière d’officier qui le conduira au grade de lieutenant dans l’armée française en 1960. Il est libéré de ses obligations à l’égard de la France le 30 août 1961 et transféré à l’armée nationale. Là, il gravit les grades de capitaine, de commandant, de lieutenant-colonel, de colonel puis de général le 1er novembre 1979. Le 16 novembre 1982, il est admis à la deuxième section des officiers généraux, totalisant ainsi 39 ans et 10 jours de service effectif.
Comme fonctions officielles, le Général Zagré a occupé les postes d’aide de camp du Président de la république de Haute Volta de 1960 à 1961, chef du 1er bureau de l’Etat-major de 1962 à 1966, secrétaire d’Etat à l’intérieur de 1966 à1967, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Information de 1967 à 1971, ministre de l’Information de 1971 à 1974, ministre de l’Intérieur et de la sécurité de 1974 à 1976, inspecteur des armées de 1976 à 1979 ; Chef d’Etat-major général des forces armées voltaïques de 1979 à 1980.
Il a reçu plusieurs décorations parmi lesquelles la médaille de Commandeur de l’Ordre national ; la médaille coloniale « agrafe Madaascar » ; la médaille commémorative Indochine, celle de Chevalier de l’Ordre national, de Commandeur Ordre national de la Légion d’honneur. |