Le ministre de la Sécurité, Pegwendé Clément Sawadogo, a animé une conférence de presse, le 2 mars 2018, à Ouagadougou, dans la soirée, pour faire le point de l’attaque qu’a connue la capitale burkinabè dans la journée.
Le bilan humain provisoire de l’attaque du 2 mars 2018 à Ouagadougou est officiel. 8 personnes ont trouvé la mort dans les rangs des forces de défense et de sécurité notamment à l’état-major général des armées(EMGA) et à l’ambassade de France au Burkina, selon le ministre de la sécurité, Pegwendé Clément Sawadogo, qui a animé une conférence de presse le jour de l’attaque dans la soirée, à Ouagadougou. Il a également indiqué que cet épisode tragique a fait plus de 80 blessés dont 3 cas graves. Huit assaillants, a-t-il précisé, ont été abattus sur les deux théâtres de l’attaque. « C’était aux environs de 10h 30 qu’ils ont commencé à tirer sur l’ambassade et presqu’au même moment, un autre groupe, de manière coordonnée, s’attaquait à l’état-major général des armées », a ajouté le ministre de la Sécurité qui a précisé que les assaillants ont fait usage d’un véhicule plein d’explosifs occasionnant de graves destructions et de sérieux impacts sur des personnes. Le ministre Sawadogo a rassuré que la situation est sous contrôle. « A ce stade, il y a un retour à la sérénité. Les procédures d’usage en la matière sont en cours. Le procureur du Faso est en train de faire son travail. Les enquêtes sont ouvertes. Les officiers de police s’attèlent à rechercher toutes les pistes permettant d’identifier ses assaillants», a informé Clément Pegwendé Sawadogo. Il a saisi l’occasion pour féliciter les forces de défense et de sécurité qui, en cette circonstance, ont fait preuve d’engagement, de combativité et de courage ayant permis d’amoindrir, un tant soit peu, les effets de l’attaque.
Le pire évité grâce au 6e sens
Il a invité la population à la sérénité et à la poursuite de sa collaboration avec les forces de défense et de sécurité afin que tout fait suspect puisse être signalé pour permettre de déclencher la recherche. Le premier responsable de la sécurité a également exprimé la reconnaissance du gouvernement du Burkina Faso à ses partenaires, à travers le monde, qui ont manifesté leur solidarité en cette circonstance difficile. Il a particulièrement exprimé sa gratitude aux forces françaises intervenues dans le dénouement de cet attentat. Comment les assaillants sont-ils parvenus à l’état-major général des armées ? « Quelles que soient les mesures sécuritaires prises, il est toujours possible de défaire votre vigilance dans la surprise. Les assaillants ont pris par surprise l’état-major et l’ont mis à sac sur sa facette sud », a expliqué le ministre Sawadogo. Y a-t-il eu une vingtaine de morts ? « Je démens formellement cette information. Dans ce type de situation, les rumeurs sont légions. Les chiffres que je vous ai communiqués sont certes provisoires mais exacts», a-t-il rassuré. Le ministre Clément Sawadogo a confirmé qu’il y avait effectivement une réunion de G5 Sahel ce jour fatidique de 2 mars 2018 à l’EMGA. « La réunion s’est tenue dans une autre salle. Si elle s’était tenue dans la salle initialement convenue, il y aurait eu une situation extrêmement dramatique parce que beaucoup de nos officiers devraient se retrouver avec le chef d’état-major général des armées à cette rencontre. Mais il y a eu comme un 6e sens qui a permis de délocaliser la réunion dans une autre salle qui n’était pas attenante au lieu précis de l’explosion », a-t-il détaillé. Il a ajouté que la première salle dans laquelle la réunion devrait initialement se dérouler a été littéralement détruite. Il a précisé que les quatre assaillants ont été neutralisés par les forces de défense et de sécurité burkinabè. Toutefois, il a affirmé que celles-ci ont bénéficié quelques instants après l’attaque de l’appui des forces spéciales françaises. C’est pourquoi ‘’le premier flic’’ du Burkina a estimé que le bilan de la riposte est à mettre au compte des deux forces. Concernant les arrestations, le ministre de la sécurité a préféré s’en remettre au procureur du Faso qui, a-t-il dit, est mieux placé pour se prononcer. Néanmoins, il a déclaré que des arrestations pourront s’opérer à tout moment.
Anselme KAMBIRE
Sidwaya |