Le Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP) a donné sa lecture du bilan à mi-mandat du président du Faso, lors d’une conférence de presse, le 3 juillet 2018, à Ouagadougou. «Ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ont royalement trahi les aspirations du peuple qui les ont portés au pouvoir ». C’est le constat fait par le chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, face à la presse ce 3 juillet 2018, à Ouagadougou.
Cette sortie médiatique, selon les organisateurs, avait pour objectif de faire le point sur la situation nationale, en réponse au bilan à mi-mandat dressé par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le 24 juin 2018. Aux dires de Zéphirin Diabré, plus rien ne va au pays des Hommes intègres, après deux ans et demi de gouvernance du président Roch Kaboré. Il a dépeint une situation sociopolitique et sécuritaire en dégradation, une économie caractérisée par la morosité et une administration « otage de l’incivisme », de la corruption et les nominations de complaisance. Il en veut pour preuve, l’incapacité du gouvernement à trouver des solutions face aux grèves répétées qui ont coûté à l’administration publique 233 jours sans travail. Aussi, a-t-il soutenu, l’incompétence est devenue, en deux ans et demi de pouvoir du président Kaboré, la « vertu la plus récompensée au Burkina Faso » et le jeu « malsain de l’immixtion » dans la vie des partis politiques a repris de plus belle. Sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), censée apporter le développement au Burkina Faso, l’opposition s’est dit déçue. Pour elle, le gouvernement n’a pas pu transformer les intentions de financement en une mobilisation effective des ressources. Le CFOP a saisi l’occasion pour fustiger l’attitude du parti au pouvoir qui, dit-il, « somme les maires de comptabiliser toute réalisation sur leur territoire au compte du PNDES ». Pour lui, cela signifie un échec du PNDES et le programme politique, économique et social du président du Faso « est une arnaque du peuple burkinabè ».
Actualité oblige, le cas Naïm Touré s’est invité à cette sortie du CFOP. De l’avis de Zéphirin Diabré, cette condamnation est une remise en cause des libertés par les autorités en place. Pour lui, en plus de ce cas, la détention arbitraire de Djibril Bassolé ou encore la remise en cause des libertés syndicales ont fini par convaincre plus d’un Burkinabè de la volonté manifeste des autorités burkinabè de museler les libertés publiques. Pour le chef de file de l’opposition, la sortie médiatique du président a été tout simplement une tribune pour l’annonce de sa candidature aux élections de 2020. Et de déclarer qu’en tout état de cause, l’opposition prend acte que« le Burkina Faso n’est plus dirigé par un président au-dessus de la mêlée, mais par un président-candidat qui est entré en campagne ». L’autosatisfaction dont se réjouissent les autorités en parlant de leur bilan contraste avec la réalité de la vie quotidienne des Burkinabè, a conclu le CFOP.
Ali SAOUADOGO
Sidwaya |