Les partis de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) en tête, ont animé une conférence de presse le 2 août 2018 au siège du parti au pouvoir (MPP) à Ouagadougou. Une occasion pour l’APMP qui a enregistré 8 nouveaux partis membres, de se prononcer sur les questions d’actualité nationale.
L’APMP est formelle. L’adoption du projet de loi portant Code électoral, le 30 juillet dernier par l’Assemblée nationale, est une réelle victoire pour le renforcement de la démocratie au Burkina Faso. Cette loi, de l’avis des conférenciers, innove en plusieurs points dont les plus importants sont d’abord, la possible constitution et la révision du fichier électoral qui permettront de réaliser des économies de l’ordre de plusieurs dizaines de milliards de F CFA, selon leur mot. Et cela, grâce à la mutualisation des produits de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de l’Office national d’identification (ONI), pour offrir un dispositif biométrique propre à l’institution chargée d’organiser les élections, à savoir la CENI. Et, ajoutent-ils, le nouveau Code électoral a fait l’option de retenir la carte nationale d’identité Burkinabè (CNIB) ou le passeport national en cours de validité, comme documents officiels pour s’enrôler sur le fichier électoral et pour voter. En clair, la carte consulaire ne fait plus partie des documents de votation, dans le cadre des élections nationales de 2020 au Burkina. A entendre les conférenciers, « l’Opposition politique, pour des raisons qui ne résistent pas à l’analyse objective et honnête, estime que la carte consulaire devrait aussi être utilisée pour l’enrôlement sur la liste électorale et pour voter ». Ce qui est contraire au choix de l’APMP. Pourquoi la carte consulaire n’a-t-elle pas été retenue comme document permettant de s’enrôler sur la liste électorale ? Cette carte est un document d’identification destiné à faciliter la circulation de son détenteur à l’intérieur d’un pays étranger, expliquent-ils. En outre, selon eux, les documents requis pour l’obtention de la carte consulaire varient selon le pays d’accueil et dans la majorité des pays hôtes, avec un acte de naissance délivré à l’intérieur ou à l’extérieur, on se fait délivrer une carte consulaire. L’acte de naissance n’octroie aucune nationalité déterminée au détenteur, même si les noms des parents y sont clairement mentionnés, de leur point de vue. L’autre argument développé, concerne la qualité et la fiabilité de la carte consulaire qui diffèrent d’un pays à l’autre. Ladite carte est aussi biométrique dans un pays et ne l’est pas dans un autre, foi des conférenciers de l’APMP. La fiabilité des pièces de votation a été le combat de l’Opposition politique et il était question de 8 types de pièces, a rappelé le ministre Clément Sawadogo, président de l’APMP, indiquant qu’elle a lutté pour l’élimination des pièces pour n’en retenir que trois, à savoir la CNIB, la carte consulaire et le passeport. Et de faire remarquer que sur 900 000 cartes consulaires délivrées en Côte d’Ivoire par exemple, beaucoup ont été établies sur la base de l’acte de naissance ou de la CNIB et d’autres sur la base de documents non burkinabè. Il estime que les cartes consulaires délivrées en Côte d’Ivoire sont valables pour l’utilisation pour laquelle elles ont été délivrées. Pour Clément Sawadogo et ses camarades de l’APMP, il faut favoriser le vote des Burkinabè de l’extérieur en faisant en sorte qu’ils aient les pièces exigées pour le vote en 2020.
8 nouveaux partis rejoignent la majorité présidentielle
Le moment est venu pour cela, « l’ère Roch », après des tergiversations depuis 2009, relève le président de l’APMP. Raison pour laquelle la majorité veut promouvoir une plus large participation des citoyens à l’élection prochaine et rendre fiable le processus électoral. Le fichier de la CENI est inclus dans celui de l’ONI, selon Clément P. Sawadogo qui précise que sur les 8 000 000 de détenteurs de la CNIB, 5 000 000 sont inscrits dans le fichier de l’ONI qu’il juge fortement fiable. Bien des responsables de partis membres de l’APMP ont pris la parole pour dénoncer ou décrier l’attitude de l’Opposition politique, l’Opposition parlementaire notamment qui a quitté la salle au moment du vote de la loi, le 30 juillet dernier.
Autre annonce au cours de cette conférence de presse ?
C’est l’arrivée ou l’adhésion à l’APMP, de 8 autres partis dont celui de l’ancien ministre, Toussaint Abel Coulibaly. Ce dernier à qui l’on a demandé les raisons de cette adhésion, a dit de façon imagée : « C’est le président Roch, quand il était président de l’Assemblée nationale, qui m’a présenté pour la première fois en 2005 au président Blaise Compaoré, pendant que j’étais député ». Pour Evrar Sawadogo du PEDN, un autre parti qui a adhéré à l’APMP, l’une des raisons de ce choix, c’est que l’Opposition politique ne consolide pas les acquis de l’insurrection en son sein et elle fait dans le populisme en plus de tolérer des alliances contre-nature avec des partis, dit-il. La conférence de presse a aussi porté sur la sécurité nationale, la campagne agricole, le procès du putsch manqué de 2015, l’exécution du référentiel économique national, le PNDES et le forum de la diaspora.
Lonsani SANOGO |