Le ministère de l’Environnement et des ressources halieutiques a lancé officiellement, le jeudi 8 octobre 2015 à Dori, la campagne nationale d’empoissonnement des plans d’eau et enclos piscicoles. La vision du ministère est de booster la pêche et l’aquaculture pour assurer la sécurité alimentaire. Pour le lancement officiel de la campagne d’empoissonnement des plans d’eau et enclos piscicoles 2015, c’est le barrage de Yakouta situé à 12 km de Dori qui a abrité la cérémonie. A en croire le directeur général des ressources halieutiques, Henri Zerbo, l’empoissonnement consiste en un apport de poissons généralement des alevins dans un plan d’eau ou prendre du poisson d’une aquaculture vers un plan d’eau.
A cet effet, il est prévu 45 000 alevins composés de tilapia, silure et capitaine pour empoissonner les plans d’eau et enclos piscicoles du Burkina Faso. Après l’empoissonnement du barrage de Yakouta, M. Zerbo a recommandé aux populations riveraines d’attendre quatre à six mois avant de mener toute activité de pêche. « Le plan d’eau est comme un champ qui a besoin d’être entretenu. Avec les pressions multiples telles que la surpêche, le déversement dans les plans et cours d’eau des résidus de pesticides, nous exhortons les populations à éviter tout ce qui peut nuire au bon développement des alevins », a-t-il lancé. A propos du thème : « Optimiser la contribution des ressources halieutiques à la sécurité alimentaire », Henri Zerbo a confié que c’est une manière pour le gouvernement de booster la production de poissons pour la consommation nationale. C’est ainsi que les populations, les autorités, et les partenaires techniques et financiers sont interpellés afin d’apporter leurs concours à l’amélioration du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture.
Les avantages de l’empoissonnement
De l’avis du gouverneur de la région du Sahel, le colonel Djibril Lallé, la pêche et l’aquaculture constituent un sous-secteur de première importance pour le Burkina Faso pour sa contribution au développement économique et social à travers son apport à la création d’emplois, à la sécurité alimentaire et au budget de l’Etat. En effet, a-t-il précisé, outre les produits halieutiques que la pêche et l’aquaculture procurent aux consommateurs, environ 41 000 acteurs vivent de ce sous-secteur. « Il s’agit de 32 000 pêcheurs dont 14% de femmes, 3 000 transformateurs dont 82% de femmes, 3 000 mareyeurs dont 54% de femmes et 2 000 commerçants de poissons fumés dont 66% de femmes », a-t-il expliqué. Par ailleurs, il a fait cas de la production domestique de la pêche qui est d’environ 20 000 tonnes pour une valeur de 9,3 milliards de F CFA par an. Environ, 80% de cette production est destinée à la vente; ce qui procure près de 300 000 F CFA par pêcheur et par an, a indiqué le gouverneur du Sahel.
Cependant, il a déploré que les ressources halieutiques à l’instar des autres ressources soient confrontées à un grand nombre de problèmes qui affectent l’épanouissement du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture. Au nombre des contraintes, il a cité, entre autres, la dégradation tant physique que chimique des écosystèmes aquatiques, la disparition de certaines espèces piscicoles et les changements climatiques qui influent sur le régime des plans d’eau. Au regard de ces difficultés, le colonel Lallé a affirmé qu’une des conséquences de cette situation défavorable est la faiblesse de l’offre nationale en produits halieutiques d’où leurs importations massives. « De 8 000 tonnes de produits halieutiques importés en 2008, le niveau a atteint 60 000 tonnes en 2012 et se situe autour de 80 000 tonnes de nos jours. Ce qui constitue des fuites importantes de devises pour notre pays », a révélé le gouverneur Djibril Lallé. C’est pourquoi, il a déclaré que les empoissonnements permettent, entre autres, de relever le niveau des stocks de poisson, diversifier la composition spécifique d’une pêcherie par l’introduction de nouvelles espèces piscicoles. Hormis ces avantages, il a estimé que les empoissonnements visent à améliorer la disponibilité des produits halieutiques qui constituent une source importante de protéines de qualité et d’accroître les revenus des communautés de pêcheurs.
Pour sa part, le président de la délégation spéciale de Dori Laurent Bado, a présenté les ressources halieutiques de la région du Sahel. A cet effet, il a laissé entendre que le Sahel dispose de 66 sites de pêche dont 41 permanents. « Le support de la production halieutique est constitué de 154 plans d’eau répartis en retenues d’eau de barrages, mares, boulis et lac naturel. Les captures des pêcheurs sont composées des principales espèces que sont les silures, les tilapias communément appelés carpes, les anguilles, les capitaines, les sardines et les mâchoirons », a expliqué M. Bado. Pour conclure, il a soutenu que la région du Sahel dispose d’un potentiel halieutique important valorisable pour la fourniture de protéines, la création d’emplois et de revenus, bien que le climat du pays ne soit pas des plus favorables.
Souaibou NOMBRE
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