Le Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE) a animé une conférence de presse, le mercredi 28 février 2018, pour donner sa lecture de la situation qui prévaut au sein de son ministère de tutelle. Le front social n’est pas prêt de baisser au Burkina Faso. Après les agents du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qui observent des suspensions de travail depuis le début de la semaine, le Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE) sont montés au créneau lors d’une conférence de presse, le mercredi 28 février 2018 pour dénoncer le dysfonctionnement «sans précédent» qui, selon lui, plombe les actions de mise en œuvre de la politique étrangère du Burkina Faso.
Un dysfonctionnement marqué selon le syndicat, par de longs intérims et une confusion «profonde» de rôles notamment entre le secrétariat général et le Cabinet du ministre. A ce niveau, le vice-secrétaire général du SAMAE, Taba Doyé, a fait observer que le ministère des Affaires étrangères n’a pas de secrétaire général depuis bientôt 6 mois et le directeur de Cabinet tend à prendre des décisions relevant parfois du ressort du SG. «Cela dans le but de réduire au maximum les éventuels fronts de contradictions face à une gestion aventuriste, au mépris des textes, des règles et des principes chers au corps de la diplomatie et de l’administration publique», a-t-il dénoncé. Le SAMAE a également fustigé les violations «graves» des libertés syndicales dont se sont rendues coupables les autorités du ministère en charge des affaires étrangères. A ce sujet, Taba Doyé a cité le cas du directeur de cabinet, Oumarou Soro, qui se serait opposé à la prise de service d’un de ses camarades affecté au Cabinet par la Commission d’affectation, au motif que l’agent en question serait membre du syndicat. Tout en condamnant énergiquement cet acte «digne d’une autre époque» qui porte atteinte aux libertés syndicales, le SAMAE dit s’interroger sur les motivations réelles du patron du cabinet du ministre Alpha Barry. S’agissant du protocole d’accord signé le 29 juin 2017 avec le gouvernement et qui prévoyait la prise de dispositions «idoines» et de «l’opérationnalisation» de son contenu au plus tard le 30 septembre 2017, les animateurs de la conférence de presse disent constater avec regret le non-respect des engagements par les autorités de leur ministère de tutelle. Le SAMAE a noté par ailleurs que seul le dilatoire a prévalu jusque-là, ses préoccupations étant toujours envoyées aux calendes grecques. Après avoir dépeint un tableau «sombre» qui ne donne aucun espoir aux diplomates, le syndicat dit être prêt à faire recours à d’autres moyens pour faire aboutir les attentes des agents de la diplomatie burkinabè.
Beyon Romain NEBIE
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