L’ambassadeur du Royaume de Belgique au Burkina Faso, Lieven De la Marche, a animé, le vendredi 2 mars 2018, à Ouagadougou, une conférence de presse sur la réforme de la politique belge de coopération avec les pays partenaires.
La Coopération technique belge, agence chargée de la mise en œuvre des programmes de développement de la coopération, est devenue Enabel depuis le 1er janvier 2018. L’information a été officiellement donnée par l’ambassadeur du Royaume de Belgique au Burkina Faso, Lieven De la Marche, lors d’une conférence de presse, le vendredi 2 mars 2018 à Ouagadougou, dans les locaux de la représentation diplomatique. Selon le diplomate belge, ce changement de dénomination s’inscrit dans la réforme de la politique belge de développement qui vise un alignement plus prononcé sur les Objectifs de développement durable (ODD), dans le cadre de l’agenda 2030. «Un programme universel mondial approuvé en septembre 2015 à New York par l’Assemblée générale des Nations unies confie un rôle important non seulement aux pouvoirs publics, mais aussi à la société civile et au secteur privé», a indiqué M. De la Marche. La réforme s’explique aussi par la volonté de la Belgique de jouer pleinement sa partition dans le concert des nations pour relever les défis qui se présentent à la communauté internationale, tout en prenant également en compte les recommandations de la conférence internationale sur le changement climatique. De l’avis du représentant du Royaume belge, la réforme du système de coopération entre son pays et ses Etats partenaires répond, par ailleurs, au souci de rendre l’impact des actions de coopération plus visibles sur le terrain. Autrement dit, amener les populations des zones d’interventions des projets et programmes financés par la coopération à constater davantage les changements sur leurs conditions de vie. Au Burkina Faso, a-t-il souligné, la coopération belge a connu une interruption d’une dizaine d’années avant de reprendre sous la Transition en 2015, avec une enveloppe de 15 millions d’euros soit environ 10 milliards de F CFA. Mais aux dires du porte-parole du gouvernement de Belgique au Burkina Faso, les projets et programmes de coopération adoptés lors de la dernière commission de coopération mixte entre les deux pays se chiffrent à 38, 86 millions d’euros (25 milliards de F CFA). Cette aide financière, a-t-il fait savoir, servira à financer des projets de développement socio-économiques inclusifs durables au profit des populations de la région du Centre-Est (Tenkodogo, Koupèla et environs).
La population impliquée
Pour le représentant-résident d’Enabel au Burkina Faso, Éric de Milliano, l’agence de coopération aura pour principales missions, la mise en œuvre de la politique belge en matière de coopération gouvernementale, la recherche de financement pour renforcer la politique étrangère belge et coordonner des initiatives des instances fédérales du royaume sur le plan de la coopération internationale. Les journalistes ont saisi l’occasion pour poser des questions relatives à l’impact de la réforme sur le vécu des populations. A la question de savoir si la réforme permettra d’impliquer les populations dans l’exécution des projets et programmes de développement à leur profit, l’ambassadeur de Belgique a répondu que la réforme donne lieu à une participation des populations à la réalisation des projets de développements. «La coopération gouvernementale ne représente que la moitié de l’enveloppe allouée par l’Etat belge. L’autre moitié étant accordée à des associations et organisations de la société civile pour dérouler des activités sans passer par le pouvoir central», a-t-il soutenu. Pourquoi avoir concentré toutes les actions du programme de coopération 2018-2022 dans la région du Centre-Est ? Réagissant à cette interrogation, le patron de l’agence de coopération a indiqué que le choix de la région a été fait de concert avec le gouvernement du Burkina Faso selon des critères de priorités. «L’exécutif a estimé que la situation des femmes et des enfants dans cette région était des moins enviables. Aussi a-t-il souhaité que nos programmes soient axés sur les priorités du Plan national de développement économique et social (PNDES)», a expliqué Eric De Milliano. Sur l’option d’accompagner la mise en œuvre de la police de proximité dans cette même partie du Burkina Faso, les représentants de la mission diplomatique du royaume de Belgique à Ouagadougou ont justifié cela par le fait qu’il y a un lien étroit entre sécurité et développement. «Pour booster le développement de la région, il faut accompagner la politique de création des entreprises par un processus de sécurisation de la zone », a précisé le coordonnateur du programme, Stefano Linguanotto.
Beyon Romain NEBIE
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