Au cours d’une cérémonie présidée par le gouverneur de la région du Centre-Nord, Nandy Somé, le jeudi 7 juin 2018, à Pilga dans la commune rurale de Tougouri, l’ONG Catholic Relief Services (CRS) a transféré au ministère de la Santé, les acquis du programme Families Achieving Sustainable Outcomes (FASO).
Entre 2010-2018, l’ONG Catholic Relief Services (CRS) a, à la faveur de son programme « Families Achieving Sustainable Outcomes FASO », en français «(Les familles réalisent des acquis durables), mis en place, dans les districts sanitaires de Manni, de Tougouri et de Gayeri (régions du Centre-Nord et de l’Est), 3427 Groupes d’apprentissage et de suivi des pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (GASPA) placées sous la responsabilité de 374 agents de santé à base communautaire. A cela s’ajoute, 23 scoreboards (‘’murs de santé’’ ou tableaux géants) qui sont des outils de suivi-évaluation communautaire de l’évolution des indicateurs en matière de santé maternelle et infantile. Tels sont les acquis que l’ONG a transférés au ministère de la Santé à travers le gouverneur de la région du Centre-Nord, Nandy Somé, représentant du chef dudit département ministériel à la cérémonie de remise qui a lieu, le jeudi 7 juin 2018, à Pilga dans la commune rurale de Tougouri, province du Sanmatenga. Prestations d’artistes, discours et remise symbolique d’un scoreboard ont ponctué la cérémonie au cours de laquelle, les représentants des organismes de mise en œuvre du programme (CRS, OCADES-Kaya et ONG Tin Tua), les bénéficiaires, les autorités et les bailleurs de fonds se sont réjouis des résultats engrangés.
Pérenniser les acquis
En termes d’impacts, le représentant-résident de CRS, Moussa Dominique Bangré, a tablé sur le changement de comportements en matière d’allaitement maternel, de pratiques de nutrition et de consultations prénatales grâce aux actions de sensibilisation des GASPA. Et Esther Tapsoba, une des bénéficiaires d’étayer qu’avant l’avènement du programme, il y avait de graves problèmes de santé dans son village, avec à la clé moins de trois enfants sur dix bien portants. « Mais de nos jours, tous nos enfants sont en forme. De plus, toutes les femmes enceintes se font désormais suivre par les agents de santé et accouchent dans les formations sanitaires alors qu’auparavant elles étaient moins de trois sur dix à le faire. Tout a radicalement changé grâce aux causeries au sein des groupes et aux conseils des infirmiers. Les avortements involontaires et les morts prénatales sont presque absents du village », a assuré Mme Tapsoba. Le responsable national de CRS est confiant quant à la pérennisation des acquis. « Le projet ayant impliqué les communautés, des leaders, les services décentralisés de l’Etat, nous n’avons pas de doute qu’à son terme en septembre 2018, le gouvernement et les bénéficiaires vont pouvoir consolider les résultats atteints », s’est-il convaincu. Pour le directeur exécutif de l’Organisation catholique pour le Développement et la Solidarité (OCADES-Kaya), l’abbé Adelphe Rouamba, les scoreboards sont des trésors que le ministère de la Santé a la charge de faire fructifier. Pour sa part, le premier conseiller à l’ambassade des USA au Burkina Faso, David Young, a affirmé que les résultats du programme FASO financé à hauteur de 57 millions de dollars, soit plus de 28 milliards de F CFA par l’agence USAID, « témoignent de l’ancrage des projets » soutenus par le gouvernement américain. Le gouverneur de la région du Centre-Nord, Nandy Somé, représentante du ministre de la Santé, a déclaré que FASO va léguer un « grand » héritage dans sa zone d’intervention dont un capital humain compétent, des structures fonctionnelles (GASPA) et des outils adaptés au niveau communautaire pour la collecte de données de qualité. Au nom du ministre représenté, elle a déclaré que le ministère de la Santé utilisera et vulgarisera l’outil scoreboard dont les autres départements ministériels pourront se servir pour le suivi de leurs indicateurs.
Jean Philibert SOME |