Le programme de Suivi et d’analyse des politiques agricoles et alimentaires (SAPAA) de la FAO a livré, le jeudi 7 juin à Ouagadougou, les résultats de son étude sur la baisse du prix des engrais au Burkina Faso. Les acteurs du monde de l’agriculture perçoivent l’utilisation des produits fertilisants notamment celle des engrais chimiques comme un moyen idéal pour accroître les rendements et lutter efficacement contre la faim en Afrique.
Et c’est partant de cette position que le gouvernement burkinabè, avec l’appui technique et financier de ses partenaires, a réalisé une étude sur la baisse des prix des engrais au pays. La dissémination des résultats de cette étude, menée par le programme de Suivi et d’analyse des politiques agricoles et alimentaires (SAPAA) de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a eu lieu le jeudi 7 juin 2018 à Ouagadougou. Pour le conseiller technique du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Sylvain Kaboré représentant le secrétaire général dudit ministère, les engrais sont la base des performances agricoles. Et le gouvernement, selon lui, s’active à accompagner les producteurs en favorisant l’accessibilité aux fertilisants agraires.
Pour ce faire, M. Kaboré explique qu’il faut d’une part, rendre disponibles des engrais de qualité, mais aussi baisser leur prix au bénéfice des producteurs. « La crise alimentaire de 2008 accompagnée de la flambée des prix des denrées de première nécessité ont amené les politiques agricoles à aller vers l’intensification et la diversification des productions agricoles. Ainsi, des mesures urgentes relatives à la promotion de l’utilisation des engrais de qualité subventionnés par l’Etat ont été prises pour accroître les rendements », a indiqué Sylvain Kaboré. Aussi, le représentant du SG du ministère en charge de l’agriculture a rassuré que des initiatives en lien avec la stratégie nationale en matière d’intrants et équipements agricoles ont été envisagées pour rapprocher les fertilisants des producteurs. Parmi ces initiatives, il a cité la création d’une Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA), la mise en place d’une unité de production d’engrais minéraux, etc. Selon le porte-voix du représentant de la FAO au Burkina Faso, Madi Sawadogo, le taux d’utilisation des engrais demeure faible et la disponibilité de l’engrais chimique sur les marchés agricoles reste problématique. Au niveau statistique, il a expliqué que selon les données récentes fournies par Africa Fertilizer, l’utilisation moyenne d’engrais en Afrique était de 14kg/ha en 2014 donc, bien en deçà de l’objectif de la Déclaration d’Abuja qui prévoit 50kg/ha. L’objectif de la FAO, a précisé M. Sawadogo, est de « produire plus avec moins » un concept qui consiste à intensifier durablement les productions agricoles. Pour les acteurs, les suggestions et recommandations issues de l’atelier convergent toutes vers la réforme du marché des engrais, l’amélioration des conditions d’accès aux fertilisants et ce, à des prix abordables.
Il y a aussi la sensibilisation des ménages paysans à l’utilisation des engrais (un ménage agricole sur deux utilise des engrais). L’atelier a permis aux acteurs de valider des recommandations, et de proposer une feuille de route pour leur mise en œuvre effective.
Wanlé Gérard COULIBALY
Sidwaya |