Le Bureau politque national (BPN) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) s’est réuni le samedi 31 octobre 2015 dans la salle de conférences du stade du 4-Août. Sous la présidence d’Assimi Koanda, cette réunion avait à l’ordre du jour : prise de contact et compte-rendu de la mise en place du Directoire du parti. Le président dudit organe, Léonce Koné, a affirmé la nécessité pour la formation de gagner les élections à venir.
Ce n’est plus l’époque des stades remplis recto verso, parfois avec intercalaire, qui a précédé l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Ce n’était pas un meeting qui nécessitait la présence de tous les militants, mais les caciques de l’ex-parti au pouvoir étaient là ce 31 janvier. Comme à une rentrée scolaire où les écoliers sont heureux de se retrouver après les vacances, l’ambiance était bon enfant entre les membres du BPN du CDP à l’occasion de cette rencontre. Quasiment, tout le gotha connu du grand public, en tout cas ceux qui sont au pays, a répondu présent. Assimi Koanda, Alain Yoda, Achille Tapsoba, Jérôme Bougouma, Adama Zongo, Jean Koulidiaty, Fatou Diendiéré, Yacouba Barry, Salam Dermé, Alpha Yago, Mahamadi Kouanda, Léonce Koné, Blaise Sawadogo, et nous en oublions.
Entrée en matière, le chant de l’hymne du «progrès», entonné par tous comme un seul homme. Puis le secrétaire exécutif national, Assimi Koanda, de prononcer le discours d’ouverture. Ça débute par des remerciements et des encouragements aux militants qui se sont mobilisés massivement pour l’occasion, nonobstant «le contexte difficile caractérisé par un environnement hostile pour les membres du parti». Il a ensuite rappelé les dommages subis par lui et ses camarades au cours des événements de fin octobre. «Notre parti a perdu le pouvoir d’Etat dans les conditions que l’on sait. La démocratie, c’est la légalité et la légitimité conférées par le peuple qui l’exprime dans les urnes», a déclaré M. Kouanda avant d’émettre le vœu que le CDP reconquière le pouvoir par les urnes.
L’ancien directeur de cabinet de Blaise Compaoré a présenté Léonce Koné, le président du nouveau Directoire du parti, à ses camarades. Selon lui, Koné a été désigné par le BPN à l’unanimité. Pour le SEN, le patriotisme et la leçon d’humilité de Blaise Compaoré,«bâtisseur et fondateur du CDP», doivent constituer un exemple. Puis il a demandé à ses camarades de continuer à lui être loyaux et fidèles. L’homme qui parlait à l’oreille de Blaise a clos son propos en appelant les militants de son parti, notamment les membres du BPN, à être «modestes, sages et lucides» et à «se départir des ego et des calculs personnels en défaveur du parti».
Le président du Directoire, Léonce Koné, s’est, à la suite d’Assimi Koanda, adressé à ses camarades. «Il importe de lever toute équivoque. Le Directoire n’est ni le doublon du SEN ni une structure qui le remplace», a tout de suite argué l’ex-député. «Le SEN demeure et continuera d’accomplir ses missions, sauf que pour certaines il a délégué ses pouvoirs au Directoire». Pour lui, il faut maintenir l’unité au sein du parti. «Nous devons gagner les élections à venir pour confirmer que nous sommes la première force politique du pays».
Quid de l’appel des jeunes réunis au sein du CRAC au départ du SEN et de la remise en question du Directoire ? Pour Léonce Koné, ce chapitre est clos, étant donné que des discussions ont permis d’accorder les violons de part et d’autre. Déclaration qui nous été confirmée quelque peu par Ali Badra Ouédraogo, coordonnateur du CRAC, qui a signalé que la structure juvénile poursuivra tout de même ses activités à travers la mise en œuvre d’un plan d’action élaboré avec le soutien du SEN.
Arnaud Ouédraogo
L'Observateur paalga
A défaut de gagner…
Pour leur première sortie, le banc et l’arrière-banc des grands brûlés (au propre comme au figuré) n’ont pas marchandé leur déplacement. Passé les premières semaines et les premiers mois où ils étaient terrés, complètement groggy, tel un boxeur qui se remet d’un chaos, ils renaissent après une suspension somme toute injuste. La transition se voulant inclusive, l’on convient qu’il ne faut pas les laisser sur la touche et les autorités actuelles l’ont compris.
Cette sortie fut l’occasion pour les anciens maîtres du pays de se retrouver et d’évoquer le choix d’un candidat pour la présidentielle à venir. A l’évidence, ils auraient agi ainsi il y a quelque mois que l’on aurait évité ce qui est arrivé. Mais ceux-ci avaient à l’époque préféré aider Blaise Compaoré à foncer dans le mur, malgré les alertes tous azimuts. Cela dit, mieux vaut tard que jamais. Mieux que quiconque, ils ont appris que «plus rien ne sera comme avant».
Ce CDP donc, fût-il nouveau, n’est tout de même pas un nouveau-né du landerneau politique. Et l’on se doute bien que cette unité d’action, appelée de toutes leurs forces par Assimi et les siens, se conjugue avec des calculs. La certitude en tous les cas est qu’à défaut de gagner la présidentielle, le CDP pourrait empêcher quelqu’un de la gagner. Suivez notre regard…
A.O.
Vu et entendu à la session
«Plus rien ne sera comme avant»
C’est connu de tous maintenant, «plus rien ne sera comme avant» est l’expression en vogue dans notre pays depuis l’insurrection populaire. Et même au CDP, faisaient comprendre des jeunes de ce parti, réunis au sein du CRAC. Eh bien, les membres du BPN en ont fait également leur slogan. En effet, lorsque ceux-ci s’échangeaient les amabilités, ils se taquinaient en disant, entre autres : «Change ta démarche, plus rien ne sera comme avant !»
Standing ovation pour Blaise le bâtisseur
Lorsqu’Assimi Koanda, dans son discours, a commencé à saluer «le patriotisme et la foi militante du fondateur du CDP, Blaise Compaoré», tous les militants du parti se sont mis debout pour un standing ovation d’environ une minute en hommage à l’ancien président du Faso.
Ambroise Tapsoba, toujours égal à lui-même
Il s’était autoproclamé vuvuzela de Blaise Compaoré. Lui, c’est l’intrépide Ambroise Tapsoba, véritable virtuose de l’animation radio et fervent militant du CDP. Au cours de la cérémonie d’ouverture de la 53e session ordinaire du BPN, il n’a pas manqué une seule occasion pour faire entendre sa voix avec des «Victoire au CDP !», le visage fermé, comme pour traduire sa détermination. Sacré doyen !
Rassemblés par M.A.O.
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