Ça y est, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Djibrill Yipènè Bassolé a annoncé publiquement le samedi 21 février dernier à Dédougou sa candidature à l’élection présidentielle du 11 octobre prochain. Cette annonce fait suite à l’appel lancé à celui-ci le 11 janvier 2015 à Ouagadougou par un comité de jeunes à l’occasion du forum national de la jeunesse sur l’employabilité, organisé par le comité de soutien à la candidature de Djibrill Bassolé.
La salle polyvalente de Dédougou était pleine comme un œuf. Excepté lors des festivités du 11-Décembre, jamais cette salle n’avait précédemment accueilli autant de monde. Les 1500 places assises de la salle n’ont pu contenir le monde, à telle enseigne que les organisateurs ont dû recourir à des haut- parleurs géants placés hors de l’édifice pour permettre à ceux qui n’avaient pas eu la chance d’obtenir une place à l’intérieur de suivre les débats.
Le comité de soutien de la candidature de Djibrill Bassolé peut donc s’enorgueillir d’avoir réussi le pari de la mobilisation dans la belle cité de Bankuy. Pour l’occasion, des jeunes sont venus des treize régions du pays, sans doute pour ne pas se faire raconter cet événement historique qui restera à jamais gravée dans les annales de l’histoire du Burkina. Une histoire qui, selon le coordonnateur national du comité de soutien, Adama Kiéma, retiendra qu’elle a confié son sort un 21 février 2015 à un homme en la personne de Djibrill Bassolé.
« Nous avons voulu le changement, c’est pourquoi nous sommes sortis massivement aux marches des 29 et 30 octobre 2014. Djibrill Bassolé est celui qui incarne aujourd’hui le vrai changement. C’est l’homme qui a la solution aux préoccupations de la jeunesse, donc aux préoccupations des Burkinab�� », a déclaré M. Kiéma.
C’est pourquoi il a invité la jeunesse à sortir massivement le 11 octobre prochain pour oser le changement avec son champion car, à l’en croire, «c’est Dieu qui a donné Djibrill aux Burkinabè. Saisissons cette chance». Tour à tour, les représentants des étudiants et des femmes ont chacun réaffirmé leur soutien à la candidature de Djibrill Yipènè Bassolé.
« Nous vivons l’instabilité au quotidien et, en plus, nous avons un système éducatif inadapté, la corruption va grandissante. Seul Djibrill Bassolé peut trouver des solutions à ces problèmes », ont indiqué les différents intervenants, qui ont aussi invité toutes les composantes de la société à se mobiliser comme un seul homme derrière leur idole afin de lui assurer une victoire éclatante au soir du 11 octobre 2015.
« Je voudrais vous dire ici que je m’engage à répondre favorablement à votre appel »
Lorsque cet ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré s’avance vers le parloir dressé à cet effet, l’émotion est au comble. Des salves d’applaudissements accompagnés de pas de danse esquissés par-là, la liesse s’empare des participants.
Djibril Yipènè Bassolé reste silencieux avant de lancer sa première phrase : «Je crois avoir compris que ce qui vous a motivés les 30 et 31 octobre 2014 à sortir massivement pour dire non, c’était aussi et surtout parce que vous n’aviez pas de perspective pour votre avenir, vous avez voulu signifier aux gouvernants, au pays entier, au monde entier que vous vouliez désormais prendre votre destin en main, et que vous vouliez que les gouvernants soient désormais à votre écoute.»
Il a dit avoir son opinion sur ce qu’il faut pour améliorer les conditions de vie de cette jeunesse qui croule sous le chômage, l’insécurité et la corruption.
Et d’ajouter : « Vous m’avez aujourd’hui honoré, hier encore vous m’avez honoré, des jeunes se sont organisés et m’ont lancé un appel à descendre dans l’arène politique, que je me batte pour pouvoir aspirer à la plus haute marche du pays de manière à pouvoir les guider. J’en suis très honoré, j’ai dit à l’époque que j’étais en train de procéder à des consultations ; ces consultations se déroulent très bien avec les dirigeants de la classe politique, avec les membres de la société civile, les chefs traditionnels, elles se passent très bien et sont même très encourageantes. Et je voudrais, suite à cet appel, vous dire ici que je m’engage à répondre favorablement à votre appel. Je vous inviterai à Ouagadougou très bientôt pour vous présenter de manière précise le rêve que j’ai pour vous. Vous avez tous entendu parler de votre tonton, il y en a qui ont beaucoup parlé de lui à travers la télévision, les radios et les journaux, à travers le net. Mais désormais, vous allez apprendre à la connaître physiquement parce que je viendrai vous voir partout où vous serez, je viendrai à votre contact, et j’aimerais que dans les jours et semaines à venir, jusqu’à la campagne électorale, jusqu’aux élections, mais même après les élections, nous puissions continuer à discuter de cette façon, à échanger parce que mon souhait le plus ardent, c’est que vous, les jeunes, soyez impliqués dans les compartiments de la décision aujourd’hui au Burkina Faso ».
A en croire le diplomate, la meilleure façon de s’engager en politique aujourd’hui, c’est précisément d’offrir des solutions à la jeunesse, d’offrir des solutions à la population burkinabè. « Si je suis député, si je suis ministre, si je suis président du Faso, qu’est-ce que je peux faire pour mon pays, les populations de mon pays, en matière de santé, d’éducation et d’emploi ?
C’est ce débat-là qui est le plus important ». Pour son projet de société, un accent particulier sera mis sur le monde rural, l’énergie et les technologies de l’information et de la communication. Pour une meilleure participation des populations aux élections à venir, l’ex- ministre d’Etat a invité chacun à se faire enrôler pour se faire établir la carte d’électeur indispensable au vote. Concernant les récriminations contre le RSP, Djibrill Bassolé a invité la population à être tolérante et à cultiver surtout l’esprit de pardon.
Dramane Sougué L'Observateur paalga |