Deux ans après l’accession au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, son Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, s’est livré le 30 novembre 2017 à un exercice d’autosatisfaction devant les militants et responsables des partis de la majorité. Comme un retour aux sources, c’est dans les locaux de ce qui fut jadis le siège national de campagne du MPP que ce et ses alliés ont convié leurs premiers responsables et militants pour faire le bilan de deux ans de gestion du pouvoir ; un exercice qui a lieu alors que l’action gouvernementale souffre, selon certains, d’un retard à l’allumage.
Comme on ne peut trouver meilleur défenseur que soi-même, c’est le chef du gouvernement, flanqué de quelques ministres, qui est venu devant l’assistance pour cette autocritique. Et comme on pouvait s’y attendre, « le bilan est positif, n’en déplaise aux nostalgiques du CDP et de la NAFA », a-t-il asséné d’entrée.
Et ce, malgré le fait qu’ils ont trouvé à leur arrivée aux affaires un pays exsangue, sans oublier l’hydre terroriste qui a accueilli l’avènement du MPP au pouvoir. Paul Kaba Thiéba a évoqué également les allées et venues d’opposants entre Ouaga et Abidjan en vue d’y «prendre de l’argent et des ordres pour ensuite semer le désordre dans le pays». Mais leurs principaux pourfendeurs, selon le PM, n’ont pas de programme.
« Dès que Blaise Compaoré a fui le pays, le CDP est devenu un parti sans âme, ils n’ont plus de programme, ils ne peuvent pas nous inquiéter. Même si on donne le pouvoir aujourd’hui aux gens du CDP, aux gens de la NAFA et compagnie, ils ne sauront pas ce qu’il faut faire, parce qu’ils n’ont pas de programme ».
Alors qu’eux ont la panacée : le PNDES. Le nouveau référentiel a permis, selon le PM, d’engranger des acquis dans plusieurs domaines dont il cite quelques-uns : concernant l’éducation, «priorité numéro un de son gouvernement», le conférencier a assuré que la promesse du président Kaboré, à savoir «zéro école sous paillote en 2020», est en voie de réalisation avec déjà la disparition de plus de 1200 écoles de fortune.
Pour réorienter l’enseignement vers la spécialisation, deux lycées scientifiques ont déjà ouvert leurs portes ; dans le secteur de la santé, le Premier ministre a évoqué la gratuité des soins, qui coûte 27 milliards de FCFA chaque année à l’Etat ; de nombreux centres hospitaliers sont en chantier ou déjà achevés, a-t-il informé. L’ambition du gouvernement est qu’aucun Burkinabè ne soit à plus de 5 km d’un centre de soins.
Hugues Richard Sama
L'Observateur paalga |