Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et les membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ont échangé, le lundi 4 décembre 2017 au palais de Kosyam, autour de diverses questions en rapport avec l’indépendance et la bonne marche de la justice.
La justice burkinabè fait bonne mine, malgré les nombreuses critiques dont elle fait l’objet ces dernières années. C’est le constat que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, garant de l’indépendance de la justice, et les membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ont fait, le lundi 4 décembre 2017, lors d’une rencontre. Ils ont échangé pendant plus de trois heures autour de deux thèmes, pour se faire une idée des réalités du domaine judiciaire. Le premier a porté sur les indicateurs de performance du pouvoir judiciaire en 2016 et le second avait trait à l’examen des rapports entre la justice et les autres pouvoirs (exécutif et législatif). Pour ce qui est des activités judiciaires, des avancées ont été notées. « D’une façon générale, il y a une augmentation de la saisine des juridictions par rapport à l’année 2015. Les justiciables saisissent de plus en plus nos juridictions, qu’elles soient de premier, de second degré, ou hautes. Il y a également une augmentation du volume du travail des magistrats par rapport à 2015. Le nombre de dossiers traités par les juridictions a considérablement augmenté. Une augmentation est aussi notée dans la rédaction des jugements (…) », a relevé la présidente du CSM, Thérèse Traoré/Sanou. Ces données traduisent une bonne performance de la justice, à entendre le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. « De façon générale, et au regard des indicateurs, on peut dire que la justice a fait du bon boulot par rapport aux années précédentes. Mais du travail reste à faire pour améliorer la place de cette institution, qui est la cheville ouvrière de l’Etat de droit », a-t-il soutenu. Il a surtout évoqué les difficultés relatives au manque de bureaux, d’infrastructures, de moyens de déplacement et autres, qui limitent l’action du monde judiciaire. S’agissant du deuxième thème à l’ordre du jour, notamment les rapports entre la justice et les autres pouvoirs, des incompréhensions sont souvent enregistrées. « Ce sont des difficultés d’exécution de certains décrets. Parfois nos décisions peinent à obtenir le visa du contrôle financier. Nous allons travailler à les aplanir avec les différents ministères », a expliqué la première responsable du CSM. Le président du Faso s’est également prononcé sur la collaboration entre la justice et les autres institutions de la République.
« Il s’agit des rapports avec le gouvernement et l’Assemblée nationale, pour assurer une meilleure fluidité du travail. Il serait bon, que le Conseil supérieur de la magistrature soit informé des textes ayant trait à l’indépendance de la justice, pris à l’Assemblée nationale, pour apporter sa contribution. Au niveau du gouvernement, toutes les questions concernant la formation des magistrats, les textes non encore pris, les projets de protocole, doivent être examinées avec le CSM, pour plus de respectabilité », a mentionné le locataire du palais de Kosyam. Prévue pour se tenir au mois de novembre selon les dispositions constitutionnelles, cette rencontre n’a pas pu avoir lieu dans le délai, faute de temps. Elle a donc été organisée « dans l’urgence » à cause du retard, si bien que les sujets abordés ne l’ont pas été de façon profonde. « Nous allons convoquer une session extraordinaire le 12 janvier 2018, pour décortiquer les performances de la justice et voir la question des rapports de la structure avec les autres institutions, pour trouver des solutions à même de booster les magistrats dans leur travail », a annoncé à ce propos, Roch Marc Christian Kaboré.
Kader Patrick KARANTAO
Sidwaya
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