15 nouveaux ambassadeurs, accrédités au Burkina Faso, ont présenté leurs lettres de créance au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le jeudi 19 avril 2018, à Ouagadougou. La diplomatie burkinabè prend des galons. 15 ambassadeurs nouvellement accrédités au Burkina Faso ont présenté leurs lettres de créance, le jeudi 19 avril 2018, au chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré.
Dans la matinée, l’ambassadeur de la république de Turquie auprès du pays des Hommes intègres, Ahmet Asim Arar, avec résidence à Ouagadougou, reçu par le président du Faso, est le premier à s’être sacrifié à ce rituel diplomatique. Ce diplomate de carrière qui résidera à Ouagadougou a déjà occupé le poste d’ambassadeur de son pays auprès de la Mongolie entre 2008 et 2015. Diplômé d’un master en sciences politiques de l’Université de Grenoble en France, M. Arar devra consolider la coopération entre Ankara et Ouagadougou dans le domaine de la santé et de la formation professionnelle. Le représentant de la Norvège auprès du Burkina, Ole Andreas Lindeman, lui, œuvrera à la construction d’un cadre juridique pour régir la coopération, considérée comme très peu développée, entre Oslo et la capitale burkinabè. L’ambassadeur Lindeman représentant également son pays au Mali réside à Bamako. Miguel Gomez de Aranda Villen sera les yeux et les oreilles du Royaume d’Espagne au Burkina Faso depuis le Mali où il réside en tant qu’ambassadeur. Il a présenté aussi ses lettres de créance au chef de l’Etat. Sa mission consistera à renforcer les relations entre son pays et le Burkina Faso, caractérisées, selon une source digne de foi, par un portefeuille timide. Néanmoins, il pourra s’appuyer sur les domaines de l’agriculture, de l’énergie dans lesquels l’Espagne intervenait. M. Villen a déjà été, dans sa carrière de diplomate, premier conseiller de l’ambassade de son pays en 1988 à Islamabad, en 1999 à Tripoli et à Brasilia en 2005. La coopération entre le Grand-Duché de Luxembourg, établie depuis 1960 avec le Burkina Faso et ayant connu une embellie au fil des ans, dans les secteurs de l’artisanat, de la santé, de l’éducation, de l’environnement connaitra un coup de fouet grâce à l’ambassadrice luxembourgeoise, Nicole Bintner.
Collaboration au sein des instances internationales
Diplomate depuis 1995, cette diplômée de troisième cycle en gestion de l’Université de Bangkok de Thaïlande va contribuer au renforcement du Programme indicatif de coopération : (PIC) qui lie son pays au Burkina Faso. Le Grand-Duché de Luxembourg a financé par exemple en 2017 au profit du Burkina, deux programmes d’appui au secteur forestier et la politique sectorielle d’enseignement et de formation technique et professionnelle pour une valeur cumulée de plus de 13 milliards de F CFA. Mme Bintner résidera à Dakar au Sénégal.
L’ambassadrice, Elena Stefoi, de Roumanie auprès du Burkina Faso, qui a présenté ses lettres de créance au chef de l’Etat, devra travailler avec les autorités burkinabè pour donner un cadre juridique à la coopération entre son pays et celui du président Roch Marc Christian Kaboré. Elena Stefoi a, de par le passé, été ambassadrice de son pays auprès du Canada. Elle est titulaire d’un doctorat de philosophie obtenu en 2005.
L’ambassadeur, Peter Holasek, va entretenir les relations entre la Slovaquie et le Burkina Faso. Celui-ci a déposé, du reste, une proposition de protocole d’accord dans le domaine agricole auprès du gouvernement slovaque. Ancien directeur de son pays pour le Moyen orient et l’Afrique sub-saharienne, M. Holasek est titulaire d’un doctorat en philosophie. Titulaire, lui, d’un master en management des affaires, le nouvel ambassadeur de l’Ouganda au Burkina Faso, avec résidence à Abuja a été ministre conseiller à l’ambassade de son pays auprès de la Fédération de Russie. Même si leur coopération n’est pas développée, l’Ouganda et le Burkina Faso, a-t-on appris, collaborent au sein des instances de l’Union africaine pour faire avancer les idéaux des pères fondateurs de l’organisation panafricaine.
Le nouvel ambassadeur de l’Etat d’Israël au Burkina Faso, avec résidence en Côte d’Ivoire, Eli Ben-Tura, doit raviver les relations entre son pays et le Burkina, reprises en 1994 et suivies d’un accord de coopération économique, scientifique, technique et culturelle et de la mise en place d’une commission de coopération. La coopération bilatérale touche les secteurs de la santé, de l’environnement, du tourisme, de la formation. Sur le plan multilatéral, des accords de soutien réciproque aux candidatures au sein des institutions internationales ont été conclus, nous a-t-il confié. Eli Ben-Tura est un polyglotte qui a déjà été ambassadeur d’Israël auprès du Sénégal entre 2011 et 2015.
Pour consolider ses relations nouées depuis de longues années avec le Burkina Faso, l’Italie a désigné Stefano Lo Savio, comme ambassadeur auprès du pays des Hommes intègres. Il aura pour mission de rendre plus visible la présence de Rome dans le secteur de l’agriculture et celui de la santé au Burkina. L’Italie qui abrite une forte communauté burkinabè a signé un accord de coopération avec le Burkina Faso en septembre 2012.
Le dernier ambassadeur reçu en cette matinée est celui du Sri Lanka, Thambirajah Raveenthiran. Les relations entre ce pays d’Asie du Sud-est et le Burkina, établies depuis 1967, n’ont enregistré aucune action d’envergure visant à renforcer la coopération entre les deux pays, nous a-t-il signifié. M. Raveenthiran, qui réside au Nigeria où il est également ambassadeur, a déjà servi de 2011 à 2013 comme ambassadeur de son pays auprès du Kenya.
Renforcer l’axe Windhoek-Ouagadougou
Dans l’après-midi, cinq autres ambassadeurs ont, à leur tour, présenté leurs lettres de créance au chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, au palais de Kosyam. Le premier à être reçu par le président du Faso, est le nouvel ambassadeur de la Namibie au Burkina Faso avec résidence à Accra au Ghana, Charles Bernardt Josob. Il aura pour principale tâche d’insuffler un dynamisme dans l’axe Ouagadougou-Windhoek. Charles Bernardt Josob est titulaire d’un master en développement international et changement social de l’université de Clarke aux Etats-Unis d’Amérique et est un cadre du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale de la Namibie. Il a suivi plusieurs formations techniques dans les domaines de la gestion des conflits, de la médiation et du développement international.
A la suite du diplomate namibien, c’est l’ambassadrice des Philippines au Burkina Faso avec résidence à Abuja au Nigeria, Shirley Ho-Vicario, qui a pris contact avec le président Kaboré. Mme Ho-Vicario, mariée et mère de quatre enfants, est titulaire de deux Masters, l’un en management public obtenu en 2008 à l’institut des sciences et technologies de Calayog City, et le second en Business Administration de l’Université de Sto Tomas à Manille aux Philippines. Elle a déjà été ambassadeur de son pays auprès de la Papouasie Nouvelle Guinée de février 2007 à septembre 2010.Shirley Ho-Vicario, à l’instar du diplomate namibien, aura à œuvrer au dynamisme de la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et les Philippines.
La troisième personnalité reçue a été l’ambassadeur du Portugal au Burkina avec résidence à Dakar au Sénégal, Paulo Jorge Pereira Do Nascimento. Il est depuis 2014 le diplomate accrédité de son pays au Sénégal. Bien avant, il a été directeur des services des organisations économiques internationales et chef de division à la direction générale des affaires multilatérales du ministère portugais des Affaires étrangères. Diplomate de carrière, M. Do Nascimento est titulaire d’une licence en droit de l’université de Lisbonne au Portugal. C’est en 2001 que le Portugal a décidé de renforcer sa coopération bilatérale avec le pays des Hommes intègres. Dans cette optique, une convention cadre de coopération a été signée le 5 février 2002, à Ouagadougou, à l’occasion de la visite du secrétaire d’Etat aux affaires étrangères. Une commission mixte de coopération luso-burkinabè a été créée avec pour mission d’examiner les moyens de promotion de la coopération dans des domaines d’intérêt. Mais jusque-là rien n’a été fait dans ce sens.
Avec l’installation du consul honoraire à Lisbonne, Hlder Batiglia Dos Santos, le Burkina Faso entend asseoir les bases d’une coopération solide avec le Portugal. L’ambassadeur de l’Ordre souverain militaire hospitalier de Saint Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte au Burkina Faso, Bernard Guevel, a été le quatrième diplomate qui a présenté ses lettres de créance au chef de l’Etat dans l’après-midi. Admis en 2011 au sein des membres de l’Ordre souverain de Malte comme chevalier de Grâce magistrale, Bernard Guevel a été, entre autres, premier conseiller de l’ambassade de l’Ordre de Malte au Tchad, coordonnateur et contrôleur des activités de santé de l’Ordre de Malte en France pour le Congo, le Gabon, le Sénégal et la Centrafrique. Depuis 1978, l’Ordre de Malte accompagne le Burkina Faso dans l’amélioration de son système sanitaire et de l’aide humanitaire. L’Ordre offre également des formations en secourisme et en techniques de rééducation des personnes atteintes de la lèpre.
L’ambassadrice de la Pologne auprès du Burkina Faso, Maguareta Kassangana, a fermé la marche de « cet important » ballet diplomatique au palais de Kosyam. Avec Dakar pour résidence, elle devra donner plus de dynamisme aux relations entre Varsovie et Ouagadougou, considérées comme embryonnaires. La Pologne dispose de potentialités dans le domaine agricole, les services et le secteur de la culture. Parlant le polonais, le français et l’anglais, Mme Kassangana est diplômée d’un master en relations internationales et a déjà occupé les fonctions de directrice adjointe en charge du département Afrique et Moyen orient au ministère polonais des Affaires étrangères.
Anselme KAMBIRE
Karim BADOLO
Sidwaya |