Les changements climatiques sont une réalité. Et les experts de l’environnement conviennent qu’il est urgent d’agir pour sauver la biodiversité, mieux préserver l’humanité. Entre 2000 et 2010, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 2,2 % par an contre 0,4% en moyenne, les trois décennies précédentes, selon les experts. A ce pas, le seuil des 2 °C supplémentaires, sera franchi, d’ici à 2030. Le défi à l’horizon 2050, c’est d’arriver à réduire de 50%, la production des gaz à effet de serre.
Et les pays le plus industrialisés, surtout les Etats-Unis, le Canada et bien sûr, la Chine devraient savoir enterrer leurs velléités de suprématie pour penser à l’avenir de la planète. La fonte des glaciers s’accélère, avec le réchauffement climatique. Conséquence, ce sont les inondations avec la montée du niveau marais. Il y également la raréfaction de la pluie entraînant de facto la sécheresse avec pour corollaire la baisse de la production agricole, la disparition de la biodiversité.
Lors du séminaire sur le changement climatique le 10 novembre dernier, à Cotonou, dans sa communication sur «Comment le changement climatique menace les pauvres », le professeur Euloge Ogouwolé de l’Université d’Abomey Calavi du Bénin, a démontré l’intérêt à travailler en synergie pour lutter contre le phénomène. En effet, le professeur a fait comprendre que le dérèglement climatique contribue, à travers ses conséquences néfastes, à amplifier la pauvreté. Ils sont les premières victimes, parce qu’ils perdent leurs moyens de production. Dans un état de dénuement, ils doivent également se soigner, car affectés par les maladies liées au phénomène. Tout cela dans un contexte de hausse de prix des denrées alimentaires. De ce fait, les pauvres de plus en plus exposés aux effets du dérèglement climatique courent à la misère. Or dans le monde, il y a trois milliards d’être humains qui vivent en zone rurale dans les pays en voie de développement, la plupart vivant avec moins de deux dollars par jour et dépendant de l’agriculture et du climat. Au regard de ces réalités, il y a une urgence à agir, afin de préserver l’humanité. C’est en cela que tous les pays doivent se sentir concernés par la question. Et en premier, les Etats-Unis, la Chine qui, à eux seuls, produisent plus de 15 gigatonnes de CO2, quantité supérieure à celle recommandée au monde entier pour atténuer le réchauffement de la planète : 14 gigatonnes de CO2.
Devant de telles réalités, les pays, au lieu de penser à leurs propres intérêts égoïstes, devraient mettre en commun leurs intelligences, fédérer les forces et y trouver une solution : s’entendre par-delà toutes conditionnalités, pour réduire de manière conséquente les émissions de gaz à effet de serre, et respecter la parole donnée. Les regards sont tournés vers la 20e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP 20) qui aura bientôt lieu à Lima, au Pérou, en attendant 2015 à Paris. C’est maintenant qu’il faut agir ! Les pays africains, les moins préparés à faire face au choc climatique, eux, au lieu de continuer à tendre la main pour demander des fonds, devraient plutôt penser à des solutions endogènes pour minimiser les dégâts. Cela doit se traduire par de véritables politiques d’anticipation et de prévention des catastrophes naturelles, au lieu de courir aveuglément vers l’industrialisation.
Rabalyan Paul OUEDRAOGO Sidwaya |