Crise de l’eau, état des lieux du réseau routier, programme de recrutement de 9 300 jeunes au titre des travaux HIMO, reversement des agents de la fonction publique d’Etat sont, entre autres, des sujets qui ont meublé le traditionnel point de presse du gouvernement. Ce cadre d’échanges avec les journalistes aux fins de mieux comprendre l’action gouvernementale s’est tenu hier jeudi 12 mai 2016, dans la salle de réunions de la mairie centrale de Ouagadougou. Les responsables des départements concernés ont alors apporté des informations sur l’actualité de leurs ministères et des actions en vue pour pallier les difficultés rencontrées.
« La mise en œuvre tardive du barrage de Ziga 2, l’extension de la ville de Ouagadougou et la démographie galopante sont quelques raisons justifiant la disette d’eau constatée au niveau de la capitale ». Ces explications sont du ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo. De sa déclaration liminaire, l’on retient que le barrage de Ziga 1 a été mis en œuvre en 2004 et avait entièrement couvert les besoins en eau de la ville. Dans la planification, Ziga 2 aurait été opérationnel en 2010 que le problème d’eau que connaît Ouagadougou de nos jours ne se poserait pas puisque ce barrage l’alimenterait jusqu’en 2030.
Les Ouagalaises et Ouagalais devront patienter jusqu’en juillet 2017 pour l’opérationnalisation de cette retenue d’eau capable de leur fournir 344 000 m3/jour, comblant largement le déficit actuel qui est de 184 000 m3/jour. Concernant le deuxième facteur explicatif, Niouaga Ambroise Ouédraogo dit que «Ouaga s’étend de manière difficile à contrôler. Plus les tuyaux vont loin, moins ils sont efficaces à servir». Par ailleurs, les chiffres de la mairie font état de près de 200 000 personnes qui regagnent la capitale annuellement et sont surtout logées en périphérie ; des zones où la fourniture en eau et en électricité n’est pas sans difficulté.
S’agissant de la distribution alternée de l’eau, le ministre se dit conscient des difficultés soulevées (calendrier non respecté, entre autres) et invite ceux ou celles qui ne bénéficient pas d’eau à contacter les services compétents qui envisageront les solutions appropriées. Partant de l’idée que Ouagadougou n’est pas la seule à faire face au problème d’eau, Niouga Ambroise Ouédraogo présentera davantage le programme «zéro corvée d’eau » du chef de l’Etat, dont son département constitue le bras armé. « Zéro corvée d’eau suppose que nous devons réaliser suffisamment d’ouvrages de stockage d’eau, garantir un accès facile à l’eau et pouvoir prélever la quantité d’eau journalière. Il court jusqu’en 2020 et requiert un investissement de 500 milliards de F CFA ».
La circulaire sera réhabilitée
Pour sa part, le ministre des Infrastructures, Eric Wendmanegda Bougouma, s’est focalisé sur l’état des lieux du réseau routier et les actions en vue. « Le constat est que l’ensemble du réseau routier national est dans un état de dégradation très avancé avec des ouvrages de franchissement en très mauvais état comme le pont de la Sirba et celui de Tougou, des routes nationales très dégradées à l’image des RN7 (Banfora frontière de la Côte d’Ivoire), RN4 (Koupéla-Fada) », a dit en introduction le ministre comme bilan de la tournée qui l’a conduit dans certaines régions du pays. Il estime que seule la route Ouaga-Bobo présente une « très bonne praticabilité ». Et d’ajouter que le point qui a été fait par les différentes directions régionales des infrastructures a fait ressortir un besoin urgent de l’ordre de 18 milliards de F CFA.
Foi du ministre des Infrastructures, des mesures d’urgence ont permis de démarrer les travaux de réfection de l’ouvrage de la Sirba et de celui de Tougou. La Direction générale de l’entretien routier a également entrepris « une grande opération de travaux d’entretien courant d’urgence dans l’ensemble des 13 régions du pays afin de remettre en état les routes (bitumées et en terre). A titre d’exemple, l’entretien de la RN14 (Sakoinsé-Koudougou).
Pour ce qui est du bitumage des routes, les projets routiers dont les financements sont acquis et qui démarreront en 2016 sont, entre autres, les routes Kongoussi-Djibo, Dédougou-Tougan, Didyr-Toma-Tougan. Le gouvernement a par ailleurs acquis des financements pour des études concernant les routes telles Djibo-Dori, Taparko-Bilanga. Relativement au programme spécifique pour les grands centres urbains comme Ouagadougou, il a été annoncé la réhabilitation du boulevard des Tansoba dans sa section entre l’échangeur de Ouaga-2000 et celui de l’Est (circulaire hôpital pédiatrique et SIAO). « Nous avons également terminé les études de la reprise de l’avenue Bassawarga pour la redimensionner et fluidifier la circulation à ce niveau », a ajouté Eric Bougouma.
Pour le recrutement des 9 300 jeunes dans le programme de travaux à Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO), plus de 100 000 dossiers ont déjà été reçus.
Le ministre de la Communication, Rémis Fulgance Dandjinou, s’est appesanti sur la question de l’incivisme grandissant, puis a demandé la contribution des médias à la lutte contre ce phénomène et à la promotion de la tolérance et du vivre- ensemble.
Aboubacar Dermé (Stagiaire) |