La délégation générale du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a animé, le jeudi 19 janvier 2017, une conférence de presse à la cinémathèque française, à Paris. Les principales activités de la 25e édition de la biennale ont été exposées aux professionnels du 7e art.
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) est l’une des rares manifestations culturelles africaines prisées dans la capitale française, Paris. En dépit du froid, la conférence de presse des organisateurs du FESPACO a fortement mobilisé les professionnels du cinéma africain et de la presse parisienne. Pour l’ambassadeur du Burkina Faso auprès de la république française, Alain Francis Gustave Ilboudo, une telle démonstration d’amour à la biennale mérite des remerciements aux invités. Le diplomate burkinabè s’est dit persuadé de l’ancrage et de la consolidation du cinéma africain et de sa diaspora à travers le thème de la 25e édition de la manifestation : «Formation et métiers du cinéma et de l’audiovisuel ». Un spot publicitaire mettra d’ailleurs en relief les différents métiers qui feront l’objet de formation et d’échanges, au siège du Marché international du cinéma et de la télévision africains (MICA). C’est pourquoi, a renchéri le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry, la présente édition va mettre l’accent sur le professionnalisme, afin que le FESPACO demeure un événement africain de dimension mondiale. Ainsi, a poursuivi le ministre, diverses innovations porteront haut le festival cette année. Parmi celles-ci, il a cité la prestation des lauréats de la dernière Semaine nationale de la Culture (SNC) et la création d’un village Akwaba (bienvenue en Akan), qui sera animé par le pays invité d’honneur, la Côte d’Ivoire. Le délégué général du FESPACO, Ardiouma Soma, a expliqué, à la demande d’un journaliste, que le pays de Félix Houphouët Boigny sera honoré pour sa politique du cinéma, traduite par la mise en place d’un Fonds de soutien et par une volonté de réhabilitation des salles de cinéma. Quant au FESPACO, Ardiouma Soma a rappelé qu’il demeure le reflet de l’évolution du cinéma du continent noir en témoigne, l’augmentation des inscriptions de 30% (soit 240 films en plus). Le FESPACO 2017 sera également, a-t-il ajouté, marqué par la 18e édition du MICA, prévue à la salle des conférences de Ouaga 2000, des rencontres professionnelles, des cérémonies événementielles, entre autres. Après le déroulement de la liste des films en lice pour l’étalon d’or de Yennenga, les journalistes et les acteurs du 7e art se sont intéressés à la pertinence de la formation aux métiers de cinéma, à l’hommage aux cinéastes décédés, à la numérisation du festival, à l’instabilité géographique du MICA, au maintien des salles de cinéma au Burkina Faso. De l’avis du président du comité national d’organisation, Stanislas Méda, face à la migration au numérique, la formation des professionnels (cadreurs, perchistes, monteurs, etc.) est une nécessité. Ardiouma Soma a, pour sa part, rassuré que le FESPACO débute toujours par un hommage aux cinéastes décédés. La numérisation, a-t-il dit, est une réalité depuis 2015 au FESPACO. A propos du MICA, il a justifié le changement des sites du marché par la fermeture de son siège, Azalai Hôtel Indépendance (NDLR l’établissement a été détruit pendant l’insurrection populaire). Par ailleurs, le ministre Tahirou Barry a mis en évidence la prise en compte du cinéma dans la construction des salles polyvalentes lors des célébrations de la fête de l’indépendance du Burkina Faso ainsi que la rénovation de treize salles dans le pays. Et de conclure en rassurant sur les mesures sécuritaires prises par le gouvernement pour un 25e FESPACO sans frayeur.
Alassane KERE
Envoyé spécial Paris (France)
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Le trio burkinabè en quête de l’Etalon d’or de Yennenga
1-’’Thom’’ de Tasséré Tahirou Ouédraogo,
2- ’’La forêt de Niolo’’ de Adama Rouamba
3- ’’Frontières’’ de Appoline Traoré
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Le thème du festival commenté par des professionnels
Sijiri Bakaka, comédien ivoirien : ’’Le numérique nous donne plus d’aisance. Aujourd’hui, il y a des caméras partout, des drones qui vous suivent. On est plus libre dans la façon de jouer. J’espère être là pour partager mes 45 ans d’expérience de ce métier d’acteur et surtout de formateur. Il est important de transmettre le savoir qu’on reçoit. La formation des nouvelles techniques est très importante. Quand on forme, on se remet en question. J’ai plus travaillé au Burkina Faso qu’en Côte d’Ivoire ’’.
Eriq Ebouaney, comédien français : ’’Il faut former les jeunes pour atteindre l’excellence. Tout vient à point à qui sait attendre. On va travailler pour cela parce que nous avons des talents et de l’imaginaire en Afrique. On a toujours su raconter des histoires en Afrique. Alors, il n’y a aucune raison pour que notre cinéma ne soit pas à un niveau mondial’’.
Hanny Tchelley, comédienne ivoirienne : ’’Il faut que le cinéma africain se mette à niveau. Donc, ce thème est le bienvenu. Cela fera beaucoup de bien au cinéma africain’’.
Jean Roke Patoudem, réalisateur, producteur : ’’Le thème est très important parce qu’avec les mutations technologiques, il fallait que le FESPACO mette l’accent sur la formation qui justifie la transition de la pellicule au numérique. Le délégué général du FESPACO, Ardiouma Soma, a souligné l’augmentation du nombre de films inscrits, cela signifie que le numérique joue énormément. Les Africains se sont appropriés le numérique pour faire plus de films qu’avant. Il y a un accès à l’outil, mais personne ne le maitrise’’.
A.K
Sidwaya |