Le Burkina Faso, résolument engagé à lutter contre les crimes économiques et les actes de terrorisme, vient de se doter de pôles judiciaires spécialisés. Il s’agit de deux pôles judiciaires spécialisés dans la répression des infractions économiques et financières et de la criminalité organisée, qui verront le jour au sein des Tribunaux de grande instance de Ouaga I et de Bobo-Dioulasso et le pôle judicaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme qui sera logé au Tribunal de grande instance de Ouaga II. Les projets de loi portant création, organisation et fonctionnement de ces juridictions spécialisées ont été adoptés à l’unanimité, hier jeudi, 19 janvier 2017 en fin de matinée par les 111 députés votants du jour.
Pour le ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Garde des Sceaux, René Bessolé Bagoro, qui a assisté à la plénière, la mise en place de ces pôles judicaires spécialisés était très attendue au sein du gouvernement au regard des nombreux crimes. Selon lui, ces loi viendront aider à lutter contre les enlèvements de personnes de nationalité étrangère sur le territoire national, les attaques violentes de brigades de gendarmerie et de commissariats de police, les assassinats barbares et les prises d’otage. Celui-ci a également évoqué la délinquance financière et ses conséquences désastreuses sur l’économie nationale et la bonne gouvernance pour justifier ces deux projets de loi soumis par le gouvernement à la représentation nationale. A la différence d’un tribunal, le pôle judiciaire, selon René Bagoro, est une section créée à l’intérieur d’une juridiction pour s’occuper exclusivement d’un volet déterminé dans le traitement des affaires judiciaires.
Les magistrats anti-terroristes en sécurité
Lors du débat général qui a précédé le vote des deux lois, les députés ont émis certaines inquiétudes relatives à des aspects des textes, notamment la disponibilité des magistrats spécialisés dans le traitement des dossiers de crimes économiques et des actes de terrorisme. Sur ces préoccupations, le ministre de la Justice a confié aux parlementaires que selon le principe de la magistrature, les juges sont formés aux grands principes de procédures. Leur spécialisation n’intervient qu’une fois en fonction. Mais qu’en est-il de la sécurisation des magistrats anti-terroristes quand on sait que les premières cibles des terroristes sont leurs adversaires ? Réagissant à cette interrogation d’un député, René Bagoro, s’est voulu, une fois de plus, rassurant. « Nous avons prévu des mesures sécuritaires. En effet, la brigade d’intervention rapide de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) a déjà reçu une formation spécialisée dans la sécurisation des établissements pénitenciers et des palais de justice où exercent les magistrats », a-t-il déclaré. Aussi, a ajouté M. Bagoro, le ministère en charge de la justice a signé des conventions avec les Etats-Unis d’Amérique pour la formation des GSP, en détention de djihadistes et autres terroristes. Le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, a pour sa part félicité le gouvernement pour cette initiative qui permettra au Burkina Faso de sévir contre des nouvelles formes de criminalités. « Nous vivons dans un contexte mondial marqué par la lutte contre le terrorisme et il fallait que le Burkina Faso ajuste ses lois pour faire face à ce phénomène nouveau qui transcende les frontières », a-t-il soutenu. Cette plénière a également été l’occasion pour le Parlement de valider le mandat de K. Charles Niodogo en remplacement du député Salifou Sawadogo du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui s’est mis à la disposition de la justice dans l’affaire du putsch du 16 septembre 2015.
Beyon Romain NEBIE
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