Le Conseil économique et social (CES) a organisé, le vendredi 10 novembre 2017 à Ouagadougou, un panel sur le thème : «Bilan du programme de construction de 10 mille logements sociaux et économiques et l’opérationnalisation du programme de construction de 40 mille logements».
Les résultats du programme de construction de 10 mille logements sociaux et économiques lancé en 2007 sont en deçà des attentes. Aussi, il est impérieux de réussir la mise en œuvre du programme de 40 mille logements sociaux et économiques d’ici à 2020 afin d’augmenter l’offre de logements décents pour les populations. Telles sont les conclusions que l’on peut retenir d’un panel organisé par le Conseil économique et social, le vendredi 10 novembre à Ouagadougou, sur le «Bilan du programme de construction de 10 mille logements sociaux et économiques et l’opérationnalisation du programme de construction de 40 mille logements».
Dans son exposé, le Secrétaire permanent de la politique national de logement, Brahima Kafando, principal animateur du panel a d’abord livré un aperçu du programme 10 mille logements. Il est ressorti que l’Etat a entrepris des activités préalables pour un environnement propice à la construction des logements sociaux. M. Kafando a notamment cité la création de la Banque de l’habitat du Burkina Faso (BHBF) dotée d’un fonds dénommé Fonds au logement social (FOLOS) alimenté à hauteur de 1 milliard 500 millions F CFA par an par l’Etat.
A ses dires, ce fonds vise à bonifier des crédits des acquéreurs des logements sociaux et de manière plus large à financer l’habitat. Concernant le bilan d’exécution dudit programme, l’orateur a déploré qu’en huit années d’exécution, seuls 4 572 habitats dont 2 620 sociaux sur les 10 mille prévus ont été réalisés au 31 décembre 2015. A l’en croire, l’Etat a consenti la somme de 7 514 244 837 F CFA pour la construction de ces logements. «Les réalisations du Programme sont, entre autres, la construction de logements dans douze capitales régionales et la viabilisation de terrains (travaux d’assainissement de sites, d’adduction en eau potable et d’électrification)», a fait savoir M. Kafando. En outre, il a indiqué que des difficultés ont émaillé la mise en œuvre du plan. Parmi celles-ci, figurent l’obtention des titres de propriété, le financement des projets immobiliers et le taux élevé des crédits acquéreurs. Par ailleurs, la mise à disposition du programme de parcelles viabilisées, la meilleure répartition des parcelles à des promoteurs immobiliers en fonction du rythme de production des logements et la promotion des logements à plusieurs niveaux et des matériaux locaux ainsi que du logement locatif constituent quelques perspectives que M. Kafando a avancées.
Des logements accessibles à toutes les couches sociales
Abordant le cas du PNCL, il a signifié que le programme vise à réaliser des logements décents par la mise en place d’un mécanisme d’accès aux logements pour toutes les catégories socioprofessionnelles. A cet effet, selon lui, il s’articule autour de quatre composantes à savoir l’amélioration des cadres réglementaire et institutionnel, l’assistance aux ménages à revenus faibles, l’amélioration de l’offre en logement et la gestion du programme. En ce qui concerne le financement, l’animateur a estimé à 494 089 220 000 de F CFA. A l’en croire, l’Etat assure, dans le cadre du Partenariat public privé (PPP), la mobilisation du foncier et son aménagement à environ 85 705 000 000 F CFA. Il a poursuivi en indiquant que la contribution des promoteurs immobiliers privés s’élève à 348 486 720 000 F CFA. Toute chose qui participera à la réalisation des unités de logement dans les différentes localités sur des terrains aménagés et cédés par le programme. Les banques, quant à elles, interviennent directement dans le financement du PNCL à hauteur de 59 897 500 000 F CFA. «Les ressources de l’Etat sont utilisées comme levier pour mobiliser les partenaires», a-t-il expliqué. M. Kafando a salué certaines réalisations dans la mise en œuvre du PNCL, en l’occurrence la campagne nationale d’inscription menée d’avril à mai derniers et qui a permis d’enregistrer 208 232 demandes dans toutes les communes urbaines et rurales du pays. L’implantation des bornes des parcelles sur tout le territoire national et la pré-qualification des promoteurs immobiliers pour la 2e tranche dans le Sahel et les villes économiquement dynamiques sont, d’après lui, en cours de réalisation.
Des échanges qui ont eu lieu à l’issue de la présentation, il est ressorti la nécessité d’attribuer de façon équitable les logements à toutes les couches sociales, d’assurer la visibilité des actions entreprises par les structures œuvrant dans l’habitat et l’acquisition d’outils de planification au profit des communes ont fait l’écho chez les différents
intervenants.
Patricia KABRE
(Stagiaire)
Sidwaya |