La coopération allemande, la direction régionale en charge de la femme et le conseil régional de l’Est, ont inauguré, le jeudi 8 février 2018, le Centre de formation des aides familiales de Fada N’Gourma, une infrastructure financée par le projet Fonds enfants.

De nombreuses jeunes filles sont contraintes d’abandonner les bancs, faute de moyens financiers. A Fada N’Gourma, la coopération allemande, à travers le Fonds de lutte contre la traite et les autres pires formes de travail des enfants (Fonds enfants), veut offrir une seconde chance aux adolescentes déscolarisées. Elle a été, en effet, le principal bailleur de la construction d’un Centre de formation des aides familiales (CFAF) au profit des filles qui ont quitté très tôt le système éducatif classique. Inaugurée le jeudi 8 février 2018 en présence des acteurs engagés pour la cause de la femme et de l’enfant, l’infrastructure est une initiative du conseil régional de l’Est, en collaboration avec la direction régionale de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, de l’Est. Son érection a mobilisé plus de 279 millions de F CFA supportés par le projet Fonds enfants. Entièrement équipé, le joyau a une capacité d’accueil de 50 places en régime d’internat. Pour la première cuvée, elles sont 37 apprenantes recrutées avec le niveau Certificat d’études primaires (CEP) à se forger en art ménager pendant neuf mois. En effet, la puériculture, la cuisine, le secourisme, l’éducation à la vie familiale, la culture générale et le droit sont, entre autres, les modules enseignés par des travailleurs sociaux affectés par l’Etat.

Pour la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, chargée des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’excision, Yvette Dembélé, le CFAF a une triple fonction de protection des jeunes filles, de mise à disposition d’aides familiales qualifiées et de revalorisation de la profession.

L’exemplarité de la coopération germano-burkinabè

C’est une initiative en phase avec l’axe 2 du Plan national de développement économique et social (PNDES) : « Promouvoir la femme comme acteur dynamique de développement», a-t-elle affirmé.

La chargée d’affaires à l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Burkina Faso, Kersten Vaessen, a dit avoir été particulièrement impressionnée par le standing de l’infrastructure. Laquelle est, à l’entendre, la contribution de la coopération allemande à la valorisation du métier d’aide familiale au Burkina Faso et, par ricochet, à l’autonomisation de la femme. La directrice du bureau de la KFW (coopération financière allemande), Verena Le Chuiton, voit en ce joyau une preuve de plus dans l’exemplarité de la coopération germano-burkinabè, déjà vieille de plus de cinquante ans. Et Mme Yvette Dembélé de réitérer la reconnaissance du gouvernement et du peuple burkinabè à l’Allemagne, « pays ami avec lequel le Burkina Faso entretient d’excellentes relations ».

En guise de conseils, le premier vice-président du conseil régional de l’Est, Aly Diallo, a exhorté les filles à faire preuve de conduites exemplaires tout au long de la formation. Etre des pensionnaires modèles respectant les conseils des éducateurs, tel a été l’engagement pris par la représentante de cette première promotion du CFAF de Fada N’Gourma, Lamoussa Lankouandé.

Tout en exprimant sa gratitude à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la réalisation du projet, la petite Lamoussa a soumis quelques doléances aux partenaires pour l’amélioration des conditions de vie et de formation. Il s’agit, notamment, de la finalisation et de l’équipement des travaux pratiques, de l’installation d’une ligne téléphonique, de la construction et de l’équipement d’une infirmerie et de l’acquisition de moyens de déplacement. Ces doléances, le coordonnateur national du projet Fonds Enfants, Hamidou Séoné, a dit en avoir pris bonne note.

La cérémonie d’inauguration du CFAF de Fada N’Gourma a été l’occasion pour le projet Fonds enfants, de remettre gracieusement dix motos aux services sociaux communaux de l’Est afin de renforcer leur efficacité dans l’animation, la sensibilisation et l’écoute des populations.

Joanny SOW

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