Il s’est tenu, le lundi 22 septembre 2014 à Ouagadougou, un forum économique maroco-burkinabè dénommé «Action lumière». Placée sous le thème «Pour un partenariat gagnant-gagnant», la rencontre a permis aux entreprises marocaines de présenter à la partie burkinabè, des opportunités d’affaires dans les domaines de l'électricité et de l'électronique.
Les secteurs de l’électricité et de l’électronique occupent une place importante dans l’industrie marocaine, compte tenu de leur implication dans les autres secteurs économiques. Rien que l’exemple du premier cité, il compte près de 180 sociétés employant plus de 20 mille personnes. Mieux, les filières de fabrication, de distribution de matériel et de commande électrique (fils, câbles isolés et des instruments de mesure et de contrôle) sont les plus importantes. En effet, selon la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (FENELEC), ces filières réalisent 85% des exportations du secteur. C’est fort de cet atout que plus d’une centaine d’hommes d’affaires à la tête d’entreprises d’électricité et d’électronique sont présents à Ouagadougou, dans le cadre d’un Forum économique maroco-burkinabè appelé «Action lumière» et placé sous le thème «Pour un partenariat gagnant-gagnant».
A l’ouverture des travaux, le lundi 22 septembre 2014 à Ouagadougou, la présidente de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Alizéta Ouédraogo a, au nom de la communauté des affaires, témoigné toute sa gratitude pour la tenue de ce forum au "pays des Hommes intègres". Elle a rappelé que cette rencontre fait suite à deux éditions des journées économiques du Maroc au Burkina Faso organisées en 2010 et 2012. «Ces deux premières actions ont permis aux entreprises de nos deux pays de tisser de véritables relations de partenariat. La présente mission commerciale confirme à la fois votre marque de confiance à notre pays», a-t-elle déclaré. S’agissant du secteur de l’énergie, la présidente de la CCI-BF a relevé que la sous-région ouest-africaine connaît un déficit énergétique important. De ce fait, elle reste persuadée que la coopération entre le Burkina Faso et le Royaume du Maroc peut contribuer à résoudre ce problème qui freine "sérieusement" le développement économique de son pays. Une opportunité qui, d’après elle, va permettre d’accroître les échanges commerciaux qui étaient de 24 millions de dollars en 2013, selon les données du centre du commerce international. «La qualité des participants et la notoriété des membres de la délégation marocaine me laissent présager des échanges porteurs d’espoirs de partenariat fructueux au cours de cette journée de réseautage», a-t-elle confié.
90% des villages du Maroc, électrifiés
Pour le président de la FENELEC du Maroc, Youssef Tagmouti, l’expérience de son organisation dans le domaine de l’électricité et de l’électronique est avérée. Il en veut pour preuve l’électrification de plus de 90% des villages du Maroc à travers le Programme généralisé pour l’électrification rurale (PERG). Ainsi, cette rencontre a-t-il indiqué, est une occasion d’échanger les points de vue, de diffuser les techniques et des savoir-faire et surtout de partager les expériences entre les hommes d’affaires burkinabè et sa structure qui regroupe plus de 650 entreprises. Une idée emboîtée par le ministre délégué chargé du commerce extérieur du Maroc, Mohamed Abbou, qui a soutenu que le secteur de l’électricité et des énergies renouvelables offre l’occasion de consolider davantage ce partenariat dans les domaines nouveaux à forte valeur ajoutée, et ayant un impact direct sur la vie quotidienne de la population burkinabè. La délégation marocaine, a-t-il insisté, est composée d’opérateurs expérimentés et qualifiés dans ces secteurs et est venue partager l’ambition de concourir au développement économique et social du Burkina Faso. Son homologue du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat du Burkina Faso, Arthur Kafando, quant à lui, a laissé entendre que le ministère des Mines et de l’Energie s’attelle à réaliser des actions prioritaires de la politique sectorielle en matière d’énergie, adoptées par le gouvernement en octobre 2013. Il s’agit, entre autres, d’électrifier 620 localités dont les chefs-lieux de communes par un raccordement au réseau national d’ici à 2015, de sécuriser l’apprivoisement en énergie électrique et de développer des interconnexions entre certains pays de la sous-région. «J’invite donc les opérateurs économiques burkinabè à saisir cette opportunité pour tirer profit de la riche expérience marocaine dans le domaine. Pour ma part, je vous assure la disponibilité du gouvernement burkinabè à vous accompagner dans le renforcement des partenariats commerciaux entre la société marocaine et burkinabè», a-t-il exhorté. Le forum a été une occasion pour les deux parties de signer cinq conventions. Parmi celles-ci, on peut citer l’accord de coopération entre le Centre marocain de promotion des exportations (Maroc Export) et la CCI-BF.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
Sidwaya |