En attendant un rapport validé, les organisations de la société civile (OSC), après une retraite à Koudougou du 17 au 19 du mois courant, ont, le 23 décembre 2014, remis au président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Barthélemy Kéré, les conclusions qui en sont issues. Une précieuse contribution qui devrait permettre un renforcement de la démocratie burkinabè, à travers les élections de l’après-Transition.
La vingtaine d’OSC, par la voix de leur porte-parole, le Dr Abdoul-Karim Saïdou, par ailleurs directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), ont communiqué au patron de la CENI, Me Barthélemy Kéré, assisté des membres de son équipe technique, les conclusions auxquelles elles sont parvenues lors de leur rencontre de Koudougou la semaine passée. Au nombre de sept, ces recommandations portent sur le couplage des élections de novembre 2015 (présidentielle, législatives, municipales) à l’issue de la période de transition ; la réouverture et l’apurement du fichier électoral ; le plafonnement des dépenses électorales, vu que la loi fixe pour chaque scrutin (présidentiel, législatif, local) un montant à ne pas dépasser dans les dépenses de campagne ; l’interdiction des gadgets et des dons lors des campagnes électorales ; le maintien de l’équipe de la CENI ; la mise en place d’un dispositif d’évaluation du processus électoral ; les candidatures indépendantes.
En réponse à ces conclusions des travaux de trois jours des OSC à lui transmises, Me Kéré a souligné que la CENI, en tant qu’organe d’exécution, c’est-à-dire un service technique chargé de l’organisation pratique des élections, a priori, n’est pas le destinataire indiqué. En effet, selon lui, elles sont plutôt à adresser aux autorités de la Transition pour qu’elles en tiennent compte. Toutefois, le premier responsable de la Commission, qui a reçu copie desdites recommandations qui ont d’ailleurs suscité en lui des réflexions, s’est permis des commentaires et des observations techniques. Il les a donc passées au «scanner» en attendant avec intérêt le rapport validé.
Parlant du couplage des élections, par exemple, Me Barthélemy Kéré a dit trouver plus judicieux de regrouper les scrutins de même nature. Pour lui, il y a en effet des couplages qui sont souhaitables et d’autres qu’il faut éviter, si possible, pour des raisons évidentes. S’agissant de la réouverture et de l’apurement du fichier électoral, a-t-il dit, il est à souhaiter que le gouvernement ordonne une révision exceptionnelle ; mais, suggère le président Kéré, il faut dans ce cas de la vigilance et une implication effective de toute la classe politique. A son avis, ce que les organisations de la société civile ont proposé comme recommandations est fondamental mais, encore une fois, prudence et vigilance devront être de rigueur. De toutes les façons, ce sont des aspects qui méritent d’être discutés avec tous les acteurs, a-t-il ajouté entre autres appréciations, et pour sûr il en sera ainsi pour permettre à la démocratie d’avancer.
Evariste Ouédraogo
L'Observateur paalga |