Un éventuel recrutement au sein de la police municipale de Ouagadougou fait des gorges chaudes au sein de la troupe. Elle a dénoncé, dans la matinée du mardi 25 avril 2017, une mesure du maire Armand Béouindé visant à «faire avancer seulement les gradés».
A l’issue d’une rencontre dans la soirée d’hier entre le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé et les gradés de la police municipale, les agents ont été informés, le mardi 25 avril 2017, d’un éventuel recrutement de 10 inspecteurs, de 40 contrôleurs et de 20 assistants au sein de la troupe. Ce que celle-ci juge «inacceptable». «On s’est senti frustré, parce que nous sommes 388 agents et ils veulent recruter 20 assistants parmi nous. Il y a 18 assistants pour le poste de 40 contrôleurs, et 8 contrôleurs pour le recrutement de 10 inspecteurs», explique un policier municipal. Pour lui, il s’agit ni plus ni moins que «d’un reclassement ou d’une inscription».
Et d’ajouter: «On n’est pas contre la décision du maire, mais soit on augmente le quota au niveau des agents, soit nous exigeons un reclassement de tous les agents». Les agents refusent que leurs supérieurs organisent un concours pour «se faire avancer entre eux». «Parce qu’à notre entendement, c’est l’avancement des gradés. Les gradés sont avancés et les agents brimés», lâche un autre. Aussi, les agents se sentent léser dans les avancements.
Une fois la formation terminée à l’école de police, les soldats ont le droit de faire un concours professionnel chaque année, et ce après 3 ou 5 ans sur le terrain, foi d’un manifestant. «Ce qui n’est pas fait. Des gens ont travaillé pendant 10, 15, 20 ans sans progresser dans leurs carrières. J’ai 17 ans de service avec 2 V, pas d’avancement, pas de changement catégoriel», fulmine-t-il. Les policiers municipaux ont soumis une plateforme revendicative à la hiérarchie.
Celle-ci porte sur le reclassement «immédiat» de tous les agents et la suppression de ce corps et rehausser le niveau de la police municipale. «Il ne faut plus recruter les gens avec un niveau bas», affirme un sous-brigadier. Ils exigent également des concours professionnels et directs réguliers.
Le dernier recrutement au sein de la police municipale date de 2011, dénonçant un «vieillissement» du personnel. La troupe dit manquer de dotations et de moyens de riposte et ne sait pas non plus si les agents sont déclarés à la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) ou à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Toutes nos tentatives pour avoir la version de la direction générale sont restées vaines. Une rencontre serait en vue avec le maire qui a proposé de recevoir une délégation des manifestants à l’Hôtel de ville. Ce que ces derniers ont décliné. «C’est toute la troupe qu’il doit recevoir ou personne», soutient une source.
Djakaridia SIRIBIE
Sidwaya |