Le Collectif anti référendum (CAR), par suite de l’agression de son responsable à l’arrondissement 11, a tenu une conférence de presse à Ouagadougou le 3 septembre 2014. Occasion pour le mouvement de présenter la victime, de condamner ‘’cet acte barbare’’ et d’indiquer la conduite à tenir qui consistera en l’exécution de la loi du talion, c’est-à-dire ‘’œil pour œil, dent pour dent’’.
Selon Hervé Ouattara, président du CAR, son mouvement, comme son nom l’indique, est né pour barrer la route à une éventuelle tenue de référendum. Mais depuis, ajoute-t-il, ses membres, lui-même en tête, sont victimes de multiples formes d’agression physiques comme verbales. En effet, «les membres du collectif sont exposés à des intimidations, des menaces et aussi des tentatives de corruption».
La dernière, en date du 1er septembre, à l’en croire, est une agression physique et la victime est le responsable du CAR à l’arrondissement 11, Raouph Bayiré. Selon la victime, l’auteur de cet acte s’appelle Dieudonné Soubeiga, qui serait le neveu du député CDP Gaston Soubeiga. «L’agresseur» aurait rencontré les jeunes de son arrondissement, membres du CAR, les invitant à quitter le Collectif pour rejoindre son Mouvement pour la paix et la cohésion sociale, afin de dire oui au référendum.
Puis, selon M. Bayiré, des promesses visant à les accompagner financièrement et matériellement dès qu’ils démissionneraient du CAR ont suivi. Face au refus des membres du CAR de démissionner, Dieudonné Soubeiga aurait rencontré leur responsable au secteur 51, où il lui aurait asséné des coups qui ont affecté ses oreilles, raconte la victime, si bien qu’elle souffre de problème d’audition actuellement.
Le président du collectif, Ouattara Hervé, de rappeler qu’ils ont engagé une lutte pacifique, non violente dans la légalité, le respect des lois et règlements de la république. «Mais force est de constater que le camp d’en face use de la violence dans ses méthodes d’expression», dit-il. N’ayant plus confiance en la justice qui a placardé des dossiers de crimes divers, selon lui, le CAR a décidé de ne plus croiser les bras. «Nous n’allons pas attendre que l’on massacre nos militants, nous allons nous assumer et réagir. Désormais, si un de nos militants est agressé, nous allons faire de même avec l’agresseur», parole d’Hervé Ouattara.
Le président du CAR renchérit en affirmant qu’ils ne se reconnaissent plus dans la gestion du pays. Il affirme aussi que les membres du CAR ne sont pas des délinquants mais des honnêtes citoyens, des intellectuels qui vont se défendre dès qu’on les attaquera. La lutte menée par le CAR «vise à restaurer l’Etat de droit, les libertés fondamentales et la légalité constitutionnelle». Elle vise à faire du Burkina Faso un Etat respectueux des principes démocratiques. Le Collectif anti référendum exige le maintien et le respect de l’article 37 de la Constitution.
Il s’est voulu clair en faisant savoir aux journalistes que la présente agression constitue la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La liste étant longue au détour des agressions des membres de son organisation, Hervé Ouattara trouve ainsi le fondement de leur décision. Cela dit, une plainte a été déposée contre M. Soubeiga à la gendarmerie.
On savait la tension montante dans cette affaire du référendum, tout de même il ne faut pas tomber dans une chienlit, car on ne sait jusqu’où cela peut nous conduire. Dans l’intérêt de tous, il va falloir garder la raison.
M. Arnaud Ouédraogo
Harold Alex Kaboré (stagiaire)
L'observateur paalga |