Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu en audience, le dimanche 22 octobre 2017 à Ouagadougou, les ambassadeurs des 15 pays-membres du Conseil de sécurité des Nations unies. La délégation onusienne s’est dit convaincue de la nécessité d’un soutien à la force conjointe du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme.
Après une visite des restaurants Aziz Istanbul, Cappuccino et de l’hôtel Splendid qui ont été des cibles d’attaques terroristes, et une séance de travail au ministère en charge des affaires étrangères, les ambassadeurs des pays-membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont été reçus par le chef de l’Etat burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, le dimanche 22 octobre 2017 à Ouagadougou. A leur sortie d’audience, le chef de la délégation, l’ambassadeur d’Ethiopie auprès des Nations unies, Tekeda Alemu, a confié qu’ils retournent à New York (aux USA) au siège de l’ONU, convaincus que le Burkina Faso et les autres pays du G5 Sahel méritent d’être soutenus. « Nous sommes pleins d’espoir que le Conseil de sécurité décidera de prendre les mesures nécessaires pour que les pays du G5 Sahel puissent lutter contre le terrorisme et pour leur développement », a-t-il dit. Pour lui, leur séjour a été certes bref, mais intense en ce sens que la réunion avec le ministre burkinabè en charge des affaires étrangères a été extrêmement utile, parce qu’elle aura permis à la délégation de se rendre compte que le gouvernement burkinabè est « très sérieux » lorsqu’il parle de relever le défi du terrorisme. Quant à l’ambassadeur de la France auprès des Nations unies, François Delattre, il a précisé qu’en termes d’enseignements partiels et provisoires, la mission a principalement tiré trois messages de cette visite qui est une dernière étape essentielle pour le Conseil de sécurité. Le premier, a-t-il signifié, est une appréciation commune de l’ampleur de la menace terroriste et une volonté unanime de l’éradiquer. Le deuxième message est « un engagement déterminé de l’ensemble de nos interlocuteurs derrière la force du G5 Sahel et de ce point de vue, l’entretien que nous venons d’avoir avec le chef de l’Etat a été particulièrement frappant », a renchéri M. Delattre. A l’entendre, le troisième enseignement est un appel fort et dénué d’ambiguïté de l’ensemble de leurs interlocuteurs à un soutien international accru à travers notamment le Conseil de sécurité.
Une visite réconfortante
« Nous amenons ce troisième message avec nous à New York, nous en ferons part à nos capitales et j’espère qu’un consensus décidera au sein des membres du Conseil de sécurité sur les modalités de ce soutien que nous souhaitons apporter à la force conjointe du G5 Sahel », a-t-il poursuivi. La France assure la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour son ambassadeur auprès des Nations unies, elle a fait de la question du G5 Sahel, la priorité de sa présidence. Sur cette base, a soutenu, le diplomate français, elle travaillera en perspective de la réunion ministérielle du Conseil de sécurité que le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Ledrion présidera le 30 octobre 2017 à New York. En tous les cas, François Delattre a réaffirmé l’engagement et les convictions de la France sur un éventuel mandat onusien, même s’il importe de définir le chemin d’un consensus au sein du Conseil de sécurité sur les modalités de ce soutien au G5 Sahel. L’ambassadeur de l’Italie auprès des Nations unies, Sebastiano Cardi, a, pour sa part, précisé qu’après leur périple au Mali, en Mauritanie et au Burkina Faso, la délégation dispose
« d’éléments nouveaux » qui permettront au Conseil de prendre une décision en appui des efforts des pays du G5 Sahel qui sont les mêmes défis auxquels tous les pays du monde sont confrontés. Le ministre burkinabè en charge des affaires étrangères, Alpha Barry, a exprimé la satisfaction du Président du Faso d’avoir accueilli cette mission onusienne. « On se sent réconforté après cette visite, parce que c’est le Conseil de sécurité qui décide des grandes affaires du monde y compris pour notre région, le Sahel », s’est-il réjoui. Pour lui, une unanimité réconfortante se dégage quant à la nécessité de soutenir les pays du G5 Sahel, même s’il reste encore des étapes comme la réunion ministérielle du Conseil de sécurité en fin octobre et la conférence des donateurs en décembre prochain à Bruxelles.
Jean-Marie TOE
Sidwaya
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