ZACA : En attendant les immeubles, les ordures règnent PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Sidwaya   
Vendredi, 26 Septembre 2014 08:21

Au cœur de Ouagadougou,  l’espace de l’ex-Camp fonctionnaire non loin de l’entrée-nord de la cathédrale, et d’autres espaces du projet d’aménagement de la Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA), sont devenus des dépotoirs où règnent en maîtres des sans-abris, des délinquants de tous genres. L’ex-quartier «Camp fonctionnaire» de Ouagadougou a perdu de son lustre. Autrefois coquet, il s’érige aujourd’hui en une véritable poubelle en plein cœur de la capitale burkinabè. Dans ce conglomérat d’ordures, l’atmosphère est  irrespirable.

Dans la matinée du 15 août 2014, un conducteur de motocyclette, d’une trentaine d’années, immobilise précipitamment son engin au pied de la clôture en tôles teintée de rouge et blanc. Il s’engouffre derrière des herbes rendues hautes par la pluviométrie, s’accroupit pour se débarrasser du contenu indésirable de ses intestins. L’endroit est devenu un W.C. public.

 

Des dalots et briques utilisés dans la réalisation des canalisations y sont entreposés. Ils forment une sorte de labyrinthe d’où peuvent se tapir les forces du mal. "Ici, les enfants de la rue, les délinquants, fréquentent ces lieux et s’adonnent à tous les vices :  drogues, vols à l’arrachée, etc. A partir de 20 h jusqu’au petit matin, il faut être vraiment courageux pour se risquer à passer devant cet espace», explique Shérif Sanou un des riverains. Inoussa Négna qui œuvre dans le lavage des engins à proximité du terrain, confirme les propos de M. Sanou : «c’est un logis pour les petits mendiants qui sont en réalité de petits voleurs». Quand il pleut, ajoute-t-il, toutes sortes d’odeurs (des odeurs d’excréments, d’urine ou de drogue) s’y dégagent.

 

Véritable zone criminogène

Shérif Sanou se souvient encore de la première fois qu’il s’est aventuré dans cet espace. Il avait perdu son téléphone portable. «J’y suis allé et j’ai été surpris. Les gens dormaient sous les dalots. D’autres faisaient semblant de boire de l’eau alors que c’était du dissolvant», témoigne-t-il.

«J’ai retrouvé les enfants et j’ai récupéré mon portable. J’ai vu d’autres objets déposés ; sans doute des objets volés», ajoute-il l’air furieux. Denis Paré, vigile de son état au journal «Le progrès», confirme la dangerosité de la zone. Il affirme avoir, avec l’aide d’autres vigiles, arrêté trois voleurs. «Lorsque les voleurs arrachent les sacs des femmes, c’est là-bas qu’ils se réfugient et comme c’est un vrai labyrinthe, peu de gens osent les poursuivre jusque dans cet enchevêtrement de pierres. Je travaille de jour comme de nuit ; ce que je vois ce n’est vraiment pas bon», raconte-t-il.

Alors que M. Paré fait un récit de son vécu quotidien, une dame passe en véhicule. Il confie que des voleurs ont tenté un jour de forcer la porte de la boutique de cette femme, située en face de l’espace mais sans succès. Elle a eu la chance. Si elle n’y a pas laissé de plumes, c’est grâce à la qualité de la serrure de la porte. En plus, explique le vigile, l’intervention des ses collègues et lui a dissuadé les voleurs qui ont pris finalement la poudre d’escampette.

Selon une source proche de la police nationale, très souvent, les forces de sécurité mènent des opérations dans la zone.

Lenteur dans l’aménagement urbain

Elles ont appréhendé, à cet effet, des présumés délinquants lors de leurs interventions nocturnes. A titre d’exemple, le mercredi 12 août 2014, la police nationale a effectué une descente au cours de laquelle des individus suspects ont été interpellés sur les lieux.

Le quartier «Camp fonctionnaire» et la Zone du Bois ont été pour Ouagadougou, à une certaine époque, ce qu’est actuellement Ouaga 2000 pour la capitale. Aujourd’hui, le «Camp fonctionnaire»  est aux antipodes de ce passé glorieux. Les bâtiments coloniaux ont  été détruits, il y a de cela plusieurs années, dans le but de réaménager le terrain. Selon les prévisions du projet d’aménagement de la Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA), l’espace devait être transformé en un parking paysager.

D’un coût global de réalisation de plus de 2 milliards de FCFA, ce parking moderne devait, aux dires d’un technicien du projet ZACA qui a requis l’anonymat,  être constitué notamment d’aires de stationnement pour engins et véhicules, d’un musée d’exposition, d’un jardin-restaurant et de monuments dédiés aux anciens combattants. L’objectif, à le croire, est de contribuer à résoudre les problèmes de stationnement générés par les grands équipements voisins au marché (le stade municipal, la cathédrale, la Maison des jeunes…).  Cela, dans l’optique de désengorger le marché central Rood Woko et faciliter la circulation aux alentours tout en participant à la préservation du patrimoine culturel et à la diffusion de la culture.

Hélas, près d’une dizaine d’années après, les travaux n’ont toujours pas commencé, à la grande déception des riverains. Jonathan Yaméogo, un des cadres du bimensuel «Le Progrès» travaillant dans la zone,  apprécie cette «cohabitation» avec les malfrats : «Il ne nous dérange pas trop.  Comme on se connaît, ils n’osent pas venir ici. Mais je vous assure que ce n’est pas simple. Je m’inquiète tout le temps pour Denis Paré (le vigile). Je lui dis de toujours fermer la porte à clé. Un dimanche, entre 10h et 11h, on a attrapé un voleur tout juste devant notre service». Il note cependant avec soulagement les opérations qui y sont souvent menées pour «ramasser les  habitants» du «futur parking paysager».

Cet univers insalubre et insécurisé n’est pas propre uniquement au «Camp fonctionnaire». D’autres endroits de la ZACA, situés derrière l’avenue Kwamé N’krumah, servent également de poubelles. Les populations ont trouvé en ces espaces, des lieux pour déverser leurs ordures ménagères et en faire des toilettes publiques. Dans les années 1990, ces espaces servaient d’habitation pour des centaines de Ouagalais. Les habitants des quartiers Koulouba, Zangoétin, Kiendpalgo et Peulghin ont été déguerpis de ces lieux aux fins d’y ériger des complexes hôteliers, des restaurants, des centres commerciaux, des parkings, des écoles, des espaces verts, etc.

Jusqu’à présent, ces espaces du projet ZACA situés au cœur de la ville, non loin de l’aéroport international et de la Mairie centrale de Ouagadougou, ne comptent que quelques bâtiments en chantier. Beaucoup reste à faire.  L’occupation est timide. Cet état de fait, le technicien du projet ZACA l’explique par le manque de ressources financières. N’empêche! La machine est en route et les autorités sont interpellées.

 

Somborigna Djélika DRABO

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Le Directeur du développement durable de la commune de Ouagadougou, Sidi Mahamadou Cissé : «Si nous surprenons une personne en train de déverser des ordures…»

"Nous constatons, avec regret, que certains riverains veuillent se débarrasser facilement et allègrement de leurs ordures en n’obéissant pas aux règles établies par la commune en matière de gestion des déchets.  Au niveau de la ville de Ouagadougou, nous disposons d’un schéma directeur de gestion des déchets dont l’aboutissement est l’aménagement de notre centre de traitement et de valorisation des déchets qui est fonctionnel depuis le 15 avril 2005. Et l’un des principes fondamentaux de ce schéma directeur, c’est la réorganisation de l’ensemble de la filière déchets, de la pré-collecte au traitement en passant par la collecte et le transport. Selon le principe pollueur-payeur prôné par le code de l’environnement du Burkina Faso, l’obligation est faite à tout habitant de la ville de Ouagadougou de façon particulière et à tout habitant du Burkina Faso de payer pour faire enlever et traiter ses déchets de façon appropriée.  A Ouagadougou, chaque habitant génère 0,54 kg d’ordures ménagères. Que certains déversent nuitamment dans les lieux publics au lieu de payer pour les faire enlever et traiter conformément aux principes établis par notre schéma directeur. Si nous surprenons une personne en train de déverser des ordures, la police municipale procède immédiatement à la saisie du matériel qui a servi à transporter les déchets. Nous disposons de moyens logistiques en l’occurrence des bennes qui ont pour mission l’enlèvement des tas au sol.  Nous sommes intervenus pour nettoyer à plusieurs reprises «le Camp fonctionnaire». Malheureusement, c’est une pratique non éco-citoyenne qui persiste et qui perdure. Je lance donc un appel à l’ensemble des habitants de la ville de Ouagadougou de se conformer au principe pollueur-payeur.  Je pense que  c’est par la sensibilisation et par la répression que nous arriverons à mettre fin à

de telles pratiques qui contribuent à ternir l’image de la ville de Ouagadougou".

 

Propos recueillis par S.D.D.

Mise à jour le Vendredi, 26 Septembre 2014 08:43
 

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17e édition de la Journée nationale du Paysan: Le comité d’organisation à pied d’œuvre

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JPEX 2013 : Journée Parcours de l’Excellence, 2eme édition

Dates et lieu: Ven. 6 décembre et sam. 7 décembre 2013-11-13 à l’Ambassade du Burkina Faso - 159 Boulevard Haussmann, 75008 Paris

Thème : « Emploi et Investissement en Afrique : Les perspectives d’un développement durable »

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De l’huile frelatée saisie

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Nestor BAKI

Sidwaya

 

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