Présent à Dubaï pour la conférence internationale « investir dans l’UEMOA », le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, a accordé deux audiences dans la soirée du 9 septembre 2014. La première personnalité à être reçue, le président ivoirien, Alassane Ouattara et ensuite un investisseur émirati, Sheikh Hamed Bin Khadem Al Hamed.
Les présidents ivoirien, Alassane Ouattara et burkinabè, Blaise Compaoré se sont entretenus le 9 septembre à Dubaï. Ils ont échangé sur des projets spécifiques aux deux pays notamment, la construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou et la boucle ferroviaire Côte d’Ivoire-Bénin via le Niger. «Nous avons un Traité d’amitié et de coopération ; nous nous concertons chaque fois avant d’aller prendre les grandes décisions », a indiqué le président Ouattara à sa sortie d’audience.
Pour sa part, le président du Faso a indiqué que les chefs d’Etat ont des ambitions pour l’Afrique de l’Ouest qui connaît des contraintes et des préoccupations qu’ils ont partagées avec les investisseurs. «Nous espérons recevoir aussi des dispositions positives afin d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixé pour cette émergence de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il dit.
La deuxième personnalité reçue en audience a été un investisseur basé à Dubaï, Sheikh Hamed Bin Khadem Al Hamed. Il évolue dans le secteur de l’aviculture, de l’alimentaire, du tourisme et de l’hôtellerie. Sa compagnie est aussi active dans le secteur du pétrole et de l’environnement. Au président du Faso, il est venu parler de son souhait d’investir dans l’aviculture. « Au Burkina Faso, nous avons déposé un dossier pour pouvoir agir dans le secteur de l’aviculture. Notre compagnie est l’une des plus grandes dans le secteur de l’aviculture à Dubaï», a indiqué M. Sheikh Hamed.
Boureima SANGA à Dubaï
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Laciné Diawara, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina
« C’est une très bonne initiative, dans la mesure où cela participe à une diversification de l’ouverture de notre zone économique, et nous permet d’avoir d’autres possibilités de financement, notamment de nos infrastructures structurantes. Il est vrai que nos pays bénéficient de beaucoup de financements dans le domaine de l’aide publique au développement, de fonds arabes. Mais, venir dans une ville comme Dubaï qui est considérée comme un centre d’affaires au niveau des pays du Moyen-Orient et des pays arabes d’une façon générale, me paraît être une bonne démarche. Ce qui est encore plus intéressant, c’est qu’en marge de cette réunion organisée par l’UEMOA pour les projets régionaux, on a essayé également d’associer le secteur privé, en initiant des rencontres B to B. Comme on parle beaucoup plus de partenariats public-privé, dès lors qu’on parle d’infrastructures, il est évident que le secteur privé à côté peut bénéficier de cette dynamique. C’est l’occasion pour nous de rencontrer également des privés qui peuvent être intéressés par ces financements et qui cherchent toujours des partenaires dans nos pays. Dans le cadre du Burkina Faso, la Chambre de commerce, qui est spécialisée dans la gestion d’entrepôts portuaires et même de gares routières ou de ports secs, est en train de réfléchir à la possibilité aujourd’hui, de monter un projet de port sec, dans la mesure où la gare routière actuelle de Ouagadougou est très à l’étroit et en plein centre- ville. Il est question de plus en plus, de mener un nouveau projet qui sera une plateforme multimodale, associant et la route, et le chemin de fer, d’une dimension beaucoup plus grande, moderne, adaptée au concept et aux exigences de développement. Donc, c’était l’occasion pour nous, d’exposer ce projet et de rechercher des financements et des partenaires. Nous évaluons aujourd’hui ce projet à une trentaine de milliards de F CFA. Nous comptons aller assez vite. La première étape va être de boucler les études de faisabilité du projet. Déjà, nous pouvons les réaliser sur fonds propres et notre objectif est d’y parvenir, dans les six mois à venir. Des opérateurs économiques nous ont accompagnés avec des projets privés qui peuvent être classés dans le domaine des télécommunications, de l’immobilier, de l’agro-industrie, de l’aviculture. Ces privés sont venus également à Dubaï, pour voir s’ils peuvent rencontrer des partenaires techniques, mais surtout financiers, pour la mise en œuvre de ces projets ».
Propos recueillis à Dubaï par Moustapha Sylla
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Liste des projets qui ont fait l’objet de signature d’engagement
1. Projet de ligne ferroviaire Dakar-Bamako
2. Projet de construction de postes de contrôle juxtaposés au Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Guinée-Bissau
3. Projet de construction de centrales solaires dans plusieurs pays de l’Union
4. Projet de la Boucle ferroviaire Abidjan-Niger
5. Projet de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou
6. Projet de construction de ponts au Sénégal
7. Projet d’interconnexion électrique entre le Mali et le Burkina Faso
8. Projet de sécurité alimentaire au Niger
9. Projet d’interconnexion au Sénégal
10. Projet de construction d’autoroute au Togo
11. Projet de construction d’un aéroport de classe A au Bénin
12. Projet de construction de routes au Bénin
13. Projet de sécurité alimentaire au Mali (Office du Niger)
14. Accord de partenariat stratégique entre l’UEMOA et le cabinet Global Finance and Capital Limited (GFCL)
15. Projet d’aménagement de bas-fonds dans plusieurs pays de l’Union
16. Projet hydro-agricole dans plusieurs pays de l’Union |