A partir des enquêtes déjà bouclées sur les récentes sorties de la soldatesque burkinabè, il a été procédé, à compter du 7 juillet dernier et sur proposition de la hiérarchie militaire, à la résiliation du contrat d’engagement de 566 militaires pour les fautes de deuxième catégorie (les fautes contre l’honneur, la morale, la probité et les devoirs généraux du militaire avec incitation au désordre). C’est cette décision qui a été au cœur de la conférence de presse animée par le Chef d’état-major général des armées (CEMGA), le Général de brigade, Honoré Nabéré Traoré, hier jeudi 14 juillet 2011 au Mess des Officiers, à Ouagadougou.
Condoléances aux parents de toutes les victimes, regrets à l’endroit des victimes ainsi que des populations. Ce sont là les premiers mots du chef d’état-major général des armées (CEMGA), le général de brigade Honoré Nabéré Traoré, sur les récentes mutineries «qui ont essaimé les différentes garnisons de notre pays et au cours desquelles des militaires se sont illustrés de manière négative, portant un coup sérieux aux liens Armée-Nation», hier jeudi 14 juillet 2011 au Mess des Officiers, à Ouagadougou, à l’occasion de la conférence de presse qu’il y a animée aux côtés du chef d’état-major particulier de la Présidence du Faso, le général de brigade Gilbert Diendéré.
Le moins que l’on puisse dire est que toute la «presse nationale et internationale», n’a voulu se faire conter l’évènement au regard du nombre et du «grade» des représentants des organes de presse présents. Sans doute leur mobilisation est-elle commandée par l’ordre du jour du point de presse : la résiliation de contrats d’engagement de 566 militaires pour les fautes de deuxième catégorie (les fautes contre l’honneur, la morale, la probité et les devoirs généraux du militaire avec incitation au désordre) à compter du 7 juillet dernier.
C’est, en effet, la décision qui a été prise sur proposition de la hiérarchie militaire à l’issue d’une réunion du commandement le jeudi 23 juin 2011 sur le cas des militaires indisciplinés. On apprend ainsi que les soldats du rang et certains sous-officiers sont recrutés sur contrats de 4 ans renouvelables s'ils donnent satisfaction d'où la notion de résiliation.
Il s’agit d’une première liste touchant toutes les garnisons du Burkina en attendant la conclusion des enquêtes en cours, et des éléments du Régiment de sécurité présidentielle y figurent bel et bien, a précisé le CEMGA, selon lequel des poursuites judiciaires sont actuellement engagées contre 217 militaires [NDLR : sur les 566] déjà déférés à la MACA et à la MACO. Au nombre des 566, figureraient 362 éléments de l’Armée de terre, 62 de l’Armée de l’air et 142 du Groupement central des armées.
Des sous-officiers y figureraient également, mais aucun officier pour l’instant. Certains civils s’étant fait passer pour des militaires afin de commettre des actes de vandalisme auraient aussi été arrêtés et déférés. Pour le CEMGA, ces sanctions disciplinaires régulières constituent un signal fort à l’intention de la communauté nationale quant à la ferme volonté des Forces armées nationales de demeurer toujours une armée républicaine respectueuse des lois et intimement liée à la Nation.
Trois possibilités de châtiment des fautifs s’offraient à la hiérarchie militaire : la résiliation simple de contrats, la résiliation de contrats avec poursuites judiciaires et les sanctions. Trois, c’est également le nombre des causes des mutineries dénombrées par le Gal Honoré Nabéré Traoré. Ce sont : la formation, le commandement et le recrutement. «Nous allons nous atteler à corriger toutes les insuffisances passées, a-t-il promis.
Fini le copinage lors des recrutements et les «j’ai un bandit chez moi, je veux qu’il fasse l’armée». Plus personne n’enverra encore son «bandit» dans l’armée. Nous allons également revoir la façon de commander en y intégrant l’esprit d’écoute». Le ton est quelque peu plus militaire au sujet du bilan humain de l’intervention du 3 juin à Bobo-Dioulasso : «Le bilan est de 6 morts. Point». A quand le bilan définitif ? «Les enquêtes sont en cours».
Le bilan financier des mutineries fait état, par contre, de près de 569 millions de F CFA d’effets d’habillement et de denrées détruits avec le magasin à Bobo et de 3 milliards 466 millions de F CFA de matériels pillés à Ouaga. Le Gal Gilbert Diendéré a également signalé qu’à sa connaissance, aucun mutin n’a été envoyé à Abidjan contrairement à ce qu’aurait affirmé un confrère de la place.
Foi du chef d’état-major général des armées, toutes les armes ont été réintégrées et les matraques que portent les sentinelles, ces derniers jours, font partie des mesures de sécurité prises par le commandement en attendant le redéploiement de l’armement dans les prochains jours. Il a également assuré que des mesures d’accompagnement des radiés sont prévues.
La suspension des décorations sauf les médailles des éléments ayant servi dans des bataillons à l’étranger, l’annulation de la célébration du 1er-Novembre et du 11-Décembre ainsi que du bal des Anciens enfants de troupes (AET) le 31 décembre…, sont autant de mesures qui prouvent, selon lui, que les Forces armées nationales assument collectivement les mauvais comportements dont ses éléments ont fait montre. Et de souligner que désormais, un seul objectif sera en ligne de mire : la construction d’une armée «digne, efficace et respectée».
Hyacinthe Sanou et Wanlé Coulibaly (stagiaire)
L'observateur paalga
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